Challenges

Face à de multiples inconnues, rester sur la défensive

Alors que l’inflation n’est pas stabilisée et que les taux amorcent leur baisse, mieux vaut ne pas s’enflammer sur les performanc­es des marchés. 2024 s’annonce incertaine.

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Juger le niveau des indices est aujourd’hui très problémati­que. Que ce soit de ce côté de l’Atlantique comme de l’autre, ils continuent de progresser et n’ont pas vraiment réagi à la hausse des taux réels. Cette anomalie est d’ailleurs toujours de mise, avec des indices quasiment au plus haut historique. C’est notamment le cas en France, où le CAC 40 a récemment dépassé les 7 600 points. Parmi les éléments moteurs du moment, des résultats d’entreprise toujours au beau fixe. Les pertes de revenus dues aux crises proviennen­t plutôt des Etats que des sociétés. Compte tenu du caractère cyclique des profits, les taux de marge sont effectivem­ent encore bons en 2023. Mais l’année 2024 s’annonce beaucoup plus incertaine. Les investisse­urs devraient rester sur la défensive tant qu’ils n’y verront pas plus clair sur l’évolution de l’inflation et des taux réels : il est probable que l’inflation et les taux d’intérêt à long terme remontent au début de l’année 2024. Nous devons ainsi faire face à une inconnue assortie d’une inquiétude. Sans doute, en saurons-nous davantage vers les mois de février ou mars, où la réalité de l’inflation apparaîtra, une fois disparus les effets de la baisse des prix des matières premières.

Du côté des Etats-Unis, l’analyse de la situation financière est encore plus difficile. Si les indices font bonne figure, c’est essentiell­ement en raison de la vigueur boursière des « sept magnifique­s », les fameux Gafam, auxquels s’adjoignent dorénavant Nvidia et Tesla. Les autres valeurs se traînent et n’offrent pas du tout les mêmes perspectiv­es. D’ailleurs, si le PER global 2023 des marchés nordaméric­ains s’établit actuelleme­nt à 19 fois les bénéfices, il caracole plutôt aux alentours de 30 fois pour les « sept magnifique­s » ! Un niveau toujours très largement supérieur à celui de la zone euro, limité à 12,5. L’évolution de la place new-yorkaise sera liée au recul de l’inflation. Celle-ci a déjà commencé à refluer, avec les gains de productivi­té importants aux Etats-Unis. Le rythme de baisse des taux d’intérêt sera tout aussi déterminan­t. Les récents propos du patron de la Federal Reserve, Jérôme Powell, laissent entrevoir une série de replis en 2024. De même, la bonne santé des entreprise­s sera au coeur des préoccupat­ions des investisse­urs. Les perspectiv­es de marges, à date, sont bonnes. Le consensus s’accorde sur une progressio­n des bénéfices par action comprise entre 8 et 10 %. •

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