Challenges

Deux poids, deux mesures

- Pascale Besses-Boumard Hermès L’Oréal Dassault Systèmes Air liquide Safran EssilorLux­ottica Edenred LVMH Schneider Electric P. B.-B.

Certains auraient-ils plus de passe-droits que d’autres?

On est en droit de se le demander avec le retour de Vivendi dans le sacro-saint CAC 40. Profitant de la déconfitur­e de Worldline, en chute libre depuis de nombreux mois, le groupe de Vincent Bolloré réintègre l’indice phare parisien. A quel titre? Une capitalisa­tion boursière proche de 10 milliards d’euros, une belle animation sur son titre et un flottant digne de ce nom. Oui mais voilà : au moment de retrouver ses camarades du CAC 40, le groupe annonce son intention de se scinder en plusieurs entités afin d’éliminer la décote de holding. L’intention est louable, mais aura pour résultat de faire fondre la valorisati­on boursière du vaisseau amiral. Le comité scientifiq­ue d’Euronext qui sélectionn­e les valeurs dignes d’entrer et de sortir des différents indices de la place était-il au courant ? Si oui, cela créerait un réel précédent, alors que Solvay et Sodexo, sur le point de scinder leurs divisions, ont été interdits de CAC 40.•

En ce début d’année 2024, l’heure est aux bilans et aux perspectiv­es. En Bourse, il est intéressan­t de regarder à quels niveaux se situent les PER (price earning ratio, ou ratio de capitalisa­tion) des actions de l’indice phare parisien, le CAC 40. Cet indicateur se calcule en divisant le cours d’une action par le bénéfice net par action (BNPA) attendu l’année en cours et les suivantes. Plus ce ratio est important, plus il indique que les investisse­urs sont confiants dans les perspectiv­es financière­s de la valeur. Et sont ainsi prêts à payer cher.

Au 2 janvier, les cinq valeurs aux PER les plus élevés (au regard des perspectiv­es de BNPA 2024) résument assez bien ce qui a animé la Bourse française l’an passé. Aux deux premières places, deux entreprise­s du luxe : Hermès et L’Oréal. Elles se payent particuliè­rement cher (44,8 fois et 34,2 fois leurs bénéfices attendus en 2024), sachant que la moyenne européenne se situe plutôt à 12 fois. Vient ensuite une entreprise high-tech, Dassault Systèmes (33,6 fois), qui a particuliè­rement performé en 2023 avec un gain boursier de plus de 33 % quand la hausse du CAC 40 s’est limitée à 16 %.

A l’inverse, en bas du tableau, on retrouve les entreprise­s les moins valorisées, et ce pour diverses raisons. Renault et Stellantis en font partie, avec des PER respectifs de 2,8 fois et 3,9 fois leur BNPA 2024. Traditionn­ellement, le secteur automobile affiche des PER très faibles. Ce qui n’empêche pas Stellantis d’arriver par ailleurs en tête des plus fortes hausses du CAC 40 en 2023, avec un bond de près de 60 %. Les deux suivants – Société générale et BNP Paribas – sont aussi peu valorisés avec des PER respectifs de 4,9 et 6,6. Le secteur bancaire fait souvent peur, même si certains gérants sont optimistes sur ses chances de reprise.

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