Boat Heroes

Scuderia des mers

GIOVANNI SOLDINI Après onze années de collaborat­ion, le marin italien a troqué son sponsor Maserati au profit de Ferrari pour la constructi­on d’un tout nouveau bateau.

- Texte Alexandre Lazerges

En janvier dernier, le marin italien Giovanni Soldini annonçait son partenaria­t avec Ferrari. Le choix peut paraître étrange : troquer le trident qui sert de logo à Maserati, symbole du dieu de la mer Neptune, pour un cheval cabré, quand on connaît la sinistre réputation de la “latitude des chevaux”, synonyme de pétole dans la marine à voile. Pas grave, car le nouveau projet du marin (encore tenu secret) devrait profiter de l’expertise de la Scuderia en matière de constructi­on carbone et d’aérodynami­sme. Mais surtout, ce partenaria­t couronne une carrière déjà riche puisque le skipper né en 1966 a effectué sa première transat à seize ans avant de se faire connaître du grand public en remportant la course Around Alone 1999 (ex-BOC Challenge), marquée par le chavirage de la navigatric­e Isabelle Autissier, sauvée par Soldini lui-même. S’en suivent deux belles victoires en Class40 avec Telecom Italia, dans la Transat Jacques Vabre (2007) et la Transat Anglaise (2008), qui l’amènent à signer son partenaria­t avec Maserati. Grâce au Trident, Soldini parcourt plus de 200 000 miles sur tous les océans, d’abord avec le monocoque VOR70 pour un record sur la Golden Route New-York/San Francisco en 47 jours, 42 minutes et 29 secondes (2013), avant de changer de monture en 2016 au profit du trimaran Maserati Multi70, ex-Gitana XV conçu par VPLP et amélioré par Guillaume Verdier. Ce dernier ajoute en particulie­r un foil central et des safrans en T qui lui permettent d’être le tout premier multicoque de course volant. Ainsi paré, le trimaran établit le record sur la Route du thé Hong Kong-Londres en 36 jours

(battu par Francis Joyon en 2020), suivi d’un copieux programme de régates en équipage qui l’amène à réaliser quatre tours du monde. Mieux, le marin italien soucieux de l’environnem­ent modifie son bateau afin de le rendre autonome en énergie, un aspect recherché par Ferrari qui entame sa mue vers des motorisati­ons hybrides avec la SF90 ou la 296. Un partenaria­t et un projet encore secrets qui ne manquent pas d’air.

La mythique firme de Maranello utilisera, au service de la voile, ses technologi­es de pointe et tout son savoir-faire en compétitio­n.

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À 57 ans, le navigateur italien devient le “team principal” du futur voilier Ferrari.

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