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Fresque de Nadia Murad : des femmes applaudiss­ent

- Orphée Moussongo

À peine quelques jours après son dévoilemen­t, la fresque murale de Nadia Murad, réalisée par l’artiste MissMe dans le cadre des 10 ans du festival Up Here, suscite déjà de nom‐ breuses réactions dans le Grand Sudbury.

Nadia Murad est une mili‐ tante des droits de l’homme yézidie qui, en 2014, a réussi à échapper aux griffes du groupe armé État islamique (EI) dont elle a été une es‐ clave.

Mme Murad a reçu le prix Nobel de la paix en 2018.

Sur sa murale, l’artiste MissMe a inscrit la phrase I am not afraid, je n’ai pas peur en français, une phrase pro‐ noncée par Nadia Murad lors d’un de ses discours.

On remarque aussi que la militante est vêtue de ce qui ressemble à une tenue tradi‐ tionnelle yézidie, et sur son foulard on peut lire Be pretty mais le mot pretty est barré et remplacé par le mot po‐ werful, ce qui donne donc en français Sois puissante.

C’est magnifique, lance la Sudburoise Sheryl Boivin, les yeux rivés vers la gigan‐ tesque fresque.

Avec cette oeuvre, l’artiste MissMe espérait inspirer la communauté en faisant connaître l’histoire de la mili‐ tante.

Les femmes ne sont sou‐ vent pas assez mises en va‐ leur dans l’espace public alors c’est un petit peu ma re‐ vanche de l’espace […] C’est une action qui ouvre des dé‐ bats, confie-t-elle.

Je ne crois pas en le "cho‐ quer pour choquer". Ça [la murale], c’est une réponse au besoin constant d’une icône dans la société qui à mon goût ne met pas toujours les bonnes personnes en lu‐ mière.

MissMe, artiste

Une oeuvre qui donne du pouvoir

Depuis son dévoilemen­t, des centaines de résidents ont réagi positiveme­nt à la fresque de Nadia Murad sur les réseaux sociaux, dont Sheryl Boivin, qui ne se lasse pas d’y jeter un coup d’oeil.

Il y a beaucoup de pouvoir dans cette murale. On voit toute son histoire dans ses yeux ; les inscriptio­ns prouvent qu’on doit juste être soi-même et qu’on n’a pas besoin de s’exhiber pour plaire au monde, indique-telle.

Cette murale donne une voix aux femmes ici, à Sud‐ bury, et ça me donne de l’es‐ poir pour les jeunes qui se‐ ront inspirés par ce qu’elle a accompli, ajoute Mme Boivin.

Même son de cloche chez Barb Colgan, une autre rési‐ dente du Grand Sudbury, qui se sent plus puissante depuis l’installati­on dans le centrevill­e.

Le simple fait que la mu‐ rale se trouve sur le mur d’un commerce tenu par une femme, c’est un message très fort. Je suis contente quand je la regarde, dit-elle.

Mme Colgan croit que ce style d’art engagé est béné‐ fique pour les génération­s fu‐ tures, qui pourront s’inspirer des histoires des person‐ nages mis en avant à l’avenir.

L’artiste MissMe se sou‐ vient d’ailleurs d’une femme qui lui avait dit que lors‐ qu’elle voit ses oeuvres dans la rue, elle a l’impression d’avoir une armée derrière elle, qui lui fait se tenir un peu plus droite.

La ville du nickel com‐ prend d’ailleurs un bon nombre de murales qui rendent hommage aux femmes d’ici et d’ailleurs, entre autres celles de la femme mineure, de la pom‐ pière japonaise, des trois femmes noires, ou encore celle de la fille autochtone.

Pour Isabelle Boisclair, professeur­e en études litté‐ raires et culturelle­s à l’Univer‐ sité de Sherbrooke, cette re‐ présentati­on est importante dans le monde actuel.

Dans un monde où on commence à peine à recon‐ naître le pouvoir des femmes, je trouve que c’est important d’avoir des projets comme ça qui pourront en‐ seigner aux jeunes, filles comme garçons, l’histoire de la femme et vraiment entéri‐ ner sa place dans le monde, affirme-t-elle.

Sheryl Boivin espère voir encore plus d’oeuvres qui mettent les femmes en va‐ leur dans la ville et pourquoi pas dans le monde!

2023. C’est une baisse de 69,2 %.

Les prêts avaient aussi connu une baisse significa‐ tive de 84,6 % lors des trois premiers mois de la grève des employés, alors que seules trois bibliothèq­ues étaient ouvertes avec un ho‐

raire réduit.

meilleurs standards, rêve Dany Guay-Bélanger. Mais cette solution n’est peut-être qu’utopique, se ravise-t-il : Avec les grosses compagnies, ce n’est pas demain la veille qu’on va voir ça, par crainte de voir d’autres gens faire de l’argent sur leur dos.

Sinon, pour cet historien en jeux vidéo, la meilleure solution repose sur l’émula‐ tion. Cette méthode permet de simuler sur un ordinateur, par exemple, le comporte‐ ment d’un logiciel offert sur cartouche, CD ou d’autres supports physiques, qui peuvent tous finir par se dé‐ grader avec le temps.

Nombre d’adeptes de jeux vidéo ont déjà pris l'initiative de rallonger la vie des jeux qu’ils voulaient préserver grâce à l’émulation, mais cette solution n’est pas tou‐ jours bien reçue par les stu‐ dios. La ligne demeure floue à savoir s’il s’agit d’une pra‐ tique légale.

Certaines entreprise­s sont également très protectric­es de leur propriété intellec‐ tuelle et multiplien­t les pour‐ suites. Il faudrait qu’il y ait des changement­s dans le droit d’auteur pour que ce soit plus facile, plus permissif pour les sites de partager de l’émulation. Le but n’est pas de faire de l’argent, mais d’as‐ surer la pérennité des jeux, affirme Dany Guay-Bélanger.

Pour les propriétai­res de Xbox 360, nouvelleme­nt sans magasin de jeux en ligne, il demeure possible de jouer aux titres déjà téléchargé­s sur leur console. Mais si l’ap‐ pareil se brise, ce sera la fin, même si ces personnes ont payé pour se les procurer.

C’est comme si un mo‐ ment donné, j’achète une voi‐ ture, et la compagnie revient des années plus tard pour me dire qu’elle la reprend.

Dany Guay-Bélanger

Acheter une version phy‐ sique plutôt que numérique demeure une meilleure pra‐ tique, mais ne garantit pas non plus qu’elle puisse être utilisable pour toujours. On paie un droit à l’accès et non à l’objet. [...] Parfois, tu peux seulement l’installer une fois, souligne-t-il.

Aux yeux de Dany GuayBélang­er, les studios veulent voir les jeux vidéo comme un objet culturel seulement quand ça les arrange.

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