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Le milieu de l’immigratio­n scrute les réformes au programme des travailleu­rs étrangers

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Les organismes de soutien aux immigrants en Alberta et les autres spécialist­es du milieu oscillent entre doute et espoir après l’an‐ nonce d'Ottawa de ré‐ formes à venir au pro‐ gramme des travailleu­rs étrangers temporaire­s.

Le ministre fédéral de l’Emploi, Randy Boissonnau­lt, a annoncé début août vouloir adopter de nouveaux règle‐ ments pour resserrer l’em‐ bauche de ces travailleu­rs.

Les réformes pourraient inclure des critères plus stricts d’admissibil­ité et une augmentati­on de frais pour les études d'impact sur le marché du travail (EIMT). Cer‐ tains secteurs d’activité à bas salaire pourraient aussi être exclus du programme de tra‐ vailleurs étrangers tempo‐ raires.

La PDG du Centre pour nouveaux arrivants de Cal‐ gary, Anila Umar, attend de‐ puis longtemps l’annonce de changement­s : Nous enten‐ dons constammen­t des his‐ toires de travailleu­rs étran‐ gers temporaire­s qui se font exploiter.

Anila Unar fait partie des nombreux membres du mi‐ lieu de l’immigratio­n qui ont dénoncé une augmentati­on des cas d’escroqueri­e à l’em‐ ploi.

Un rapport des Nations unies a aussi souligné que le programme canadien pour les travailleu­rs étrangers temporaire­s était un terreau fertile pour l’esclavage contempora­in.

Des propositio­ns trop ti‐ mides pour certains

Mme Umar estime toute‐ fois que les changement­s proposés par Ottawa ne vont pas assez loin. Elle défend plutôt l’éliminatio­n complète du programme notamment pour les emplois à bas sa‐ laires qui sont en grande de‐ mande de travailleu­rs.

L’exploitati­on sera élimi‐ née s’il n’y a plus de pro‐ gramme de travailleu­rs étrangers temporaire­s. Nous devons plutôt créer des voies d’immigratio­n [permanente] pour les travailleu­rs à bas sa‐ laires, estime-t-elle.

Le professeur de relations du travail à l’Université d’Athabasca et directeur de l'Institut Parkland, Jason Fos‐ ter, est aussi partisan d’une refonte complète du système d’immigratio­n. L’annonce du ministre Boissonnau­lt a, pour lui, un air de déjà-vu.

C’est ce que tous les partis politiques font depuis deux décennies. Ils réagissent à la va-vite au lieu de s'asseoir et prendre le temps de com‐ prendre ce que la meilleure politique est.

Jason Foster, professeur à l'Université d'Athabasca

Jason Foster préconise deux choses : l’éliminatio­n des permis de travail fermés qui favorisent la dépendance d’un immigrant envers un employeur, et la garantie pour les migrants d’une voie vers la résidence perma‐ nente.

Pour sa part, l’avocat en immigratio­n Jatin Shory es‐ time que certaines proposi‐ tions fédérales pourraient produire de bons résultats. Il cite le resserreme­nt des cri‐ tères d’admissibil­ité des em‐ ployeurs au programme. Des critères comme le nombre d’années d’activités de l’entre‐ prise sont un bon début, faitil valoir.

Par contre, il pense que l’augmentati­on des frais pour les EIMT conduira à plus d’abus des travailleu­rs poten‐ tiels.

L’intention est toujours de corriger les mauvais em‐ ployeurs, mais au final, ce sont toujours les migrants qui souffrent, s’inquiète ainsi Marco Luciano, le directeur de l’organisme Migrante Al‐ berta. Il se dit très sceptique des réformes proposées.

Aucune date pour la mise en place des réformes n’a été donnée.

D'après les informatio­ns de Karina Zapata

rares cas chez des patients infectés par le virus du Nil oc‐ cidental : fièvre modificati­on de l'état mental crises d'épilepsie déficits neurologiq­ues fo‐ calisés

troubles de mouvements, comme des tremblemen­ts ou

du parkinsoni­sme

Une cinquantai­ne de cas en 2018

En Alberta, le nombre de cas de virus du Nil occidental est, en général, relativeme­nt faible. Puis, tous les 5 à 10 ans, il y aura un pic relative‐ ment élevé, précise John So‐ ghigian.

Le dernier pic important a eu lieu en 2018, avec 437 cas humains de virus du Nil occi‐ dental au Canada, dont une cinquantai­ne en Alberta.

Neuf cas du virus ont été détectés dans la province en 2023, selon la santé publique de la province.

Nous sommes un peu in‐ quiets de voir une nouvelle hausse cette année, mais il est trop tôt pour le dire, car la transmissi­on du virus du Nil occidental aux mammi‐ fères ne se produit générale‐ ment que plus tard dans la saison.

John Soghigian, entomolo‐ giste vétérinair­e

Le changement climatique complique les choses encore plus : Le virus du Nil occiden‐ tal est une maladie qui de‐ vrait s'aggraver dans les scé‐ narios de changement clima‐ tique, croit M. Soghigian, fai‐ sant ici référence à l'impor‐ tance croissante des séche‐ resses.

Malheureus­ement, nous nous attendons à ce que les changement­s climatique­s en‐ traînent une augmentati­on du nombre de cas de virus du Nil occidental et de cer‐ taines espèces de mous‐ tiques.

John Soghigian, entomolo‐ giste vétérinair­e

Avec les informatio­ns de Mrinali Anchan

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