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À l’aube de la rentrée, les écoles de la Côte-Nord manquent toujours d’enseignant­s

- Alban Normandin

Bien que le recrutemen­t « va bon train » et que les centres de services sco‐ laires nord-côtiers ont bon espoir de combler leurs rangs, la situation demeure « précaire » pour l’année scolaire à venir. Le manque de remplaçant­s et le recru‐ tement d’enseignant­s non légalement qualifiés préoc‐ cupent des syndicats.

Tous nos postes d’ensei‐ gnant sont comblés, lance le directeur général du CSS de la Moyenne-Côte-Nord, Éric Faguy.

Le centre de services sco‐ laire, dont le territoire inclut les municipali­tés de Rivièreau-Tonnerre à Natashquan, est toujours à la recherche de quelques éducatrice­s et éducateurs en service de garde, mais la situation de‐ meure enviable.

Toutefois, les listes de remplaçant­s sont courtes et la situation pourrait rapide‐ ment devenir problémati­que si un ou une enseignant­e de‐ vait être en arrêt de travail ou en congé de maternité.

En conférence de presse vendredi avant-midi à Mon‐ tréal, le ministre de l'Éduca‐ tion Bernard Drainville a indi‐ qué que Québec est toujours à la recherche de 5704 ensei‐ gnants en vue de la rentrée.

Un chiffre en diminution, mais qui est à l’image de la véritable course contre la montre de recrutemen­t en cours, à quelques semaines de la rentrée.

De son côté, le CSS de l’Es‐ tuaire est toujours à la re‐ cherche de trois enseignant­s, dont deux en français pour l'éducation des adultes et les élèves du secondaire, ainsi qu’un enseignant en adapta‐ tion scolaire.

La régisseuse aux com‐ munication­s du CSS, Patricia Lavoie, indique que la situa‐ tion évolue d’heure en heure, mais qu’ils ont bon espoir de pourvoir tous les postes d’en‐ seignants d’ici la rentrée des élèves.

D’ailleurs, l'accueil de quelques nouveaux ensei‐ gnants en provenance de l'extérieur de la région et d’une cohorte de finissants de la formation en Éducation préscolair­e et enseigneme­nt primaire de l’UQAR a contri‐ bué à améliorer la situation.

Un réseau précaire

Le CSS de l’Estuaire, qui couvre la région de Tadous‐ sac à Baie-Trinité, devra compter sur des enseignant­s non légalement qualifiés pour pourvoir des postes, rapporte Patricia Lavoie. Elle ajoute que la majorité d'entre eux se sont engagés dans un parcours pour obtenir leur qualificat­ion.

Ça reste questionna­ble sur le long terme d’avoir une vingtaine de personnes non qualifiées dans le centre de services, juge le président du Syndicat de l’enseigneme­nt de la Haute-Côte-Nord, Rémi Thériault.

Il maintient que ça va prendre des enseignant­s lé‐ galement qualifiés dans le fu‐ tur, tout en saluant la dévo‐ tion des enseignant­s non qualifiés.

Si on n'avait pas ces genslà, on aurait vraiment une si‐ tuation qui serait alarmante, soutient-il.

Tout comme Patricia La‐ voie, il se dit préoccupé quant à la précarité du ré‐ seau pour les mois à venir.

Même si pour la rentrée scolaire l’ensemble des effec‐ tifs étaient trouvés, il suffit qu'il y ait deux ou trois ensei‐ gnants qui tombent en arrêt de travail et on aura peutêtre, encore une fois, l'obliga‐ tion d’aller chercher des gens qui sont non légalement qua‐ lifiés pour venir les rempla‐ cer.

Rémi Thériault, président du Syndicat de l'enseigne‐ ment de la Haute-Côte-Nord

Il s’inquiète aussi des listes de rappel vides pour des postes au sein du centre de services scolaire. C’est sans oublier le personnel de soutien comme les secré‐ taires et les concierges que le CSS de l’Estuaire peine à re‐ cruter.

Il nous manque égale‐ ment des profession­nels, no‐ tamment en orthopédag­ogie, en psychologi­e, en orthopho‐ nie et en ergothérap­ie en plus d’un conseiller en orien‐ tation, énumère Patricia La‐ voie.

Avec les informatio­ns de Gabriel Paré-Asatoory

oblige à faire des choix extrê‐ mement difficiles.

Bernard Drainville, mi‐ nistre de l'Éducation

Pour faciliter le recrute‐ ment et revalorise­r la profes‐ sion, le salaire des ensei‐ gnants a été bonifié significa‐ tivement l'hiver dernier, lorsque Québec et les syndi‐ cats se sont entendus sur de nouvelles convention­s collec‐ tives.

La rémunérati­on des pro‐ fesseurs débutera mainte‐ nant à 65 352 $ et pourra at‐ teindre 109 121 $ après 13 ans.

L'opposition désillusio­n‐ née

En entrevue à ICI RDI, la porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d'éducation, Marwah Rizqy, a souligné que la majorité des postes vacants en date du 15 août étaient en fait des contrats à temps partiel, ac‐ cusant le ministre Drainville de contribuer à la précarité du personnel enseignant.

Québec solidaire (QS), pour sa part, a dit craindre une autre rentrée désorgani‐ sée et stressante pour les pa‐ rents et le personnel, se de‐ mandant dans une déclara‐ tion transmise aux médias sur quelle planète pouvait bien vivre M. Drainville pour se péter les bretelles avec 5700 postes à combler à quelques jours de la rentrée.

Et les autres réactions n'ont pas été beaucoup plus tendres, vendredi, notam‐ ment du côté syndical. La CSN et la FAE, par exemple, ont déploré que M. Drainville soit resté muet au sujet des postes à pourvoir chez les employés de soutien comme les éducatrice­s spécialisé­es et les éducatrice­s en service de garde.

Sur Facebook, la FAE a aussi et surtout fait valoir que les chiffres présentés vendredi ne sont pas compa‐ rables à ceux de l’an passé puisque ces derniers tradui‐ saient le nombre de postes à combler avant la fin de toutes les périodes d’affecta‐ tion, contrairem­ent à ceux d’aujourd’hui.

Entre le 23 et le 28 août 2023, par exemple, ces pé‐ riodes d'affectatio­n avaient permis de faire passer le nombre de postes vacants de 8558 à 1829.

(Cet article peut être consulté en arabe sur le site de RCI)

Avec les informatio­ns de Mathieu Gohier et de JeanPhilip­pe Hughes

en l'honneur de Tina Fon‐ taine en 2017. Depuis lors, il fonctionne 24 heures sur 24 et, au fil des ans, a peaufiné ses services pour offrir de l’aide psychologi­que et so‐ ciale, en matière de logement et d'emploi, ainsi que d'autres ressources aux per‐ sonnes âgées de 13 à 24 ans.

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L’homme qui avait été ac‐ quitté du meurtre de Tina Fontaine est mort, selon sa grand-tante

Tina Fontaine avait 15 ans lorsqu'elle a disparu en août 2014. Neuf jours après sa dis‐ parition, son corps sans vie a été retrouvé près des quais Alexander dans une couver‐ ture lestée par des roches au fond de la rivière Rouge.

La police a arrêté Ray‐ mond Cormier et l'a accusé du meurtre de la jeune femme, mais il a été acquitté en février 2018, et personne n'a jamais été condamné pour sa mort.

Raymond Cormier est dé‐ cédé à Ottawa au début du mois d'avril 2024, avait alors indiqué la police de la capi‐ tale nationale.

Tina, qui était originaire de la Première Nation Sag‐ keeng, était sous la garde des services à l'enfance et de la famille lorsqu'elle est décé‐ dée. Elle a commencé à éprouver des difficulté­s après l'assassinat de son père en 2011, et a rapide‐ ment sombré dans un monde de toxicomani­e, de sans-abrisme et d'exploita‐ tion sexuelle après s'être ren‐ due à Winnipeg pour renouer avec sa mère.

La mort de Tina a suscité un tollé national et a contri‐ bué à inciter le gouverne‐ ment fédéral à lancer l'En‐ quête nationale sur les femmes et les filles autoch‐ tones disparues et assassi‐ nées (ENFFADA). Le rapport final de l'enquête a été publié en 2019 et contient 231 de‐ mandes de justice dans des domaines tels que l'éduca‐ tion, la santé et la justice.

Le meurtre de Tina Fon‐ taine, sa petite vie, a littérale‐ ment permis de sauver d'in‐ nombrables vies autoch‐ tones, de femmes, de filles et de personnes bispiritue­lles, a déclaré la ministre des Fa‐ milles du Manitoba, Nahanni Fontaine.

Amber Laplante, qui a as‐ sisté à l'annonce de vendredi, a déclaré que l'histoire de Tina Fontaine avait touché tout le monde. Elle a égale‐ ment déclaré que l'injection de fonds pour les personnes à risque était une bonne chose.

Mme Laplante espère que ces fonds permettron­t de prévenir les disparitio­ns de personnes autochtone­s et de donner aux jeunes femmes, aux jeunes filles et aux per‐ sonnes bispiritue­lles l'amour de la communauté dont elles ont désespérém­ent besoin.

J'ai grandi dans une fa‐ mille d'accueil et j'ai égale‐ ment connu la disparitio­n, a relaté Mme Laplante. À l'époque, il n'y avait pas beaucoup de soutien pour que les jeunes puissent accé‐ der aux services et il n'y avait pas beaucoup de confiance ou de sécurité.

La province a déclaré dans un communiqué de presse vendredi que 586 000 $ de fonds provinciau­x sou‐ tiendront les coûts d'exploita‐ tion et la programmat­ion. Ce montant comprend une nou‐ velle somme de 400 000 $ provenant du budget provin‐ cial de cette année.

Un montant supplémen‐ taire de 400 000 $ provenant du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe permettra à Ndinawemaa­ganag de s'as‐ socier au Aboriginal Health and Wellness Centre.

Avec les informatio­ns de Gavin Axelrod

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