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Inquiets pour leur industrie, des microbrass­eurs ontariens demandent une baisse de taxes

- Orphée Moussongo

Entre la hausse des coûts de production et la libérali‐ sation du marché de l'al‐ cool, des microbrass­eurs ontariens s'inquiètent de l'avenir de leur industrie. Certains demandent l'aide de la province pour traver‐ ser cette période difficile.

« C'est clair que les six prochains mois seront déter‐ minants pour l'avenir de nombreuses microbrass­eries », affirme Todd Lewin, pré‐ sident de la brasserie Mus‐ koka à Bracebridg­e.

Il pointe notamment du doigt l'arrivée prochaine des bières et cidres dans les dé‐ panneurs ontariens, qui pourrait mettre, croit-il, les entreprise­s comme la sienne en difficulté.

Selon le président, cette restructur­ation du marché survient dans un contexte déjà difficile pour les brasse‐ ries en raison de l'inflation.

L'Associatio­n des micro‐ brasseries estime que depuis la pandémie, le prix du malt a bondi de 50 %, celui des ca‐ nettes en aluminium a aug‐ menté de 20 %. Même les cartons d'emballage sont 16 % plus chers qu'avant.

L’année dernière seule‐ ment, 70 brasseries artisa‐ nales canadienne­s ont fermé boutique, selon l'associatio­n, dont 20 en Ontario.

Todd Lewin déclare que les hausses de coûts de pro‐ duction ne sont pas viables pour les petites entreprise­s.

C’est très difficile de rester compétitif avec les prix quand on sait que les ingré‐ dients qui nous permettent de produire de la bonne bière coûtent extrêmemen­t cher, affirme-t-il.

C’est toujours difficile d’être compétitif quand les coûts augmentent, confie Syl‐ vain Charlebois, directeur du laboratoir­e de sciences poli‐ tiques en agroalimen­taire à l’université Dalhousie.

Le chercheur note égale‐ ment que les citoyens ont changé leurs habitudes de consommati­on pour pallier l’inflation, ce qui a entraîné une réduction des dépenses allouées à l’alcool.

On a affaire à un marché qui est beaucoup plus serré en raison de l’inflation ali‐ mentaire. Les gens font plus attention à leurs dépenses et surtout à leurs dépenses d’al‐ cool. Ils vont donc acheter moins de bières dispen‐ dieuses, déclare-t-il.

Il ajoute que les bières qui émanent des microbrass­e‐ ries sont souvent plus dis‐ pendieuses que celles pro‐ duites par les autres brasse‐ ries.

Un allégement fiscal ré‐ clamé

Todd Lewin soutient par

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