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Grève des loyers à Toronto : un propriétai­re d’immeubles forcé de faire des réparation­s

- Grégory Wilson

Des locataires de deux im‐ meubles à appartemen­ts du quartier North York qui luttent contre leur proprié‐ taire en raison de pro‐ blèmes de salubrité signent une première vic‐ toire. Un tribunal ordonne au propriétai­re d'effectuer des réparation­s immé‐ diates au complexe dans une décision intérimair­e.

La décision, rendue jeudi par la Commission de la loca‐ tion immobilièr­e (CLI), ré‐ pond à une des demandes phares de la centaine de lo‐ cataires des 1440 et 1442, avenue Lawrence Ouest, qui font une grève de loyer de‐ puis octobre 2023.

Les immeubles appar‐ tiennent à l'entreprise Barney River Investment­s, qui n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.

Il s'agit d'une grande vic‐ toire pour les locataires, lance Chiara Padovani, la co‐ présidente du syndicat les re‐ présentant, le York SouthWesto­n Tenant Union.

L’état de ces bâtiments se détériore depuis des années, soutient-elle. Ils sont désor‐ mais certains des pires que j’aie jamais vus.

Il y aurait dans les deux bâtiments des ascenseurs défectueux, des dégâts d’eau à cause de systèmes de tuyauterie défectueux, des trous dans les murs et les plafonds ainsi que des pro‐ blèmes de vermine.

C’est très valorisant pour les locataires de voir la Com‐ mission de la location immo‐ bilière dire au propriétai­re, Barney River, qu’il doit répa‐ rer les logements des gens, qu’il ne peut plus les ignorer.

Chiara Padovani, coprési‐ dente du syndicat York South-Weston Tenant Union

Le propriétai­re n'a plus le choix, dit un locataire

Yogesh Khatri, qui vit dans le complexe depuis des an‐ nées, est soulagé du juge‐ ment.

Maintenant, [le proprié‐ taire] doit faire les répara‐ tions, il n’a plus le choix et ne peut plus donner d’excuses, se réjouit-il.

M. Khatri a eu de nom‐ breux problèmes dans son appartemen­t au fil des ans, dont une infestatio­n de pu‐ naises de lit.

Il a averti Barney River In‐ vestments du problème et on a fumigé son appartemen­t. Un mois plus tard, les pu‐ naises de lit étaient toutefois de retour.

Finalement, j’ai été forcé de me débarrasse­r de tous mes meubles dans mon sa‐ lon et ma chambre.

Il attend désormais impa‐ tiemment des réparation­s chez lui, notamment dans sa salle de bain, en vertu de la décision.

Des jeures réparation­s ma‐

La CLI a donné une se‐ maine à Barney River Invest‐ ments pour lui fournir un do‐ cument énumérant tous les travaux à réaliser et le temps requis pour les réparation­s.

Chiara Padovani soutient que l’entreprise laissait en‐ tendre qu’elle serait en me‐ sure de faire toutes les répa‐ rations en une semaine avec l’aide d’autres fournisseu­rs. La coprésiden­te du syndicat a cependant des doutes.

Tout le monde retient son souffle, lâche-t-elle.

Ce ne sont pas des répa‐ rations mineures. Ce sont de gros problèmes et il y a plus de 100 logements concernés par la demande au Commis‐ saire.

Chiara Padovani, coprési‐ dente du syndicat York South-Weston Tenant Union

Mme Padovani note que l'un des avantages d’une dé‐ cision intérimair­e est qu’il y a toujours une audience finale à venir.

Le propriétai­re pourrait donc être tenu responsabl­e de tout manquement ou de toutes lacunes à ses obliga‐ tions lors de cette audience finale, qui aura probable‐ ment lieu dans quelques mois, conclut-elle.

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