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Des millions de plants cultivés dans la plus grande pépinière privée du Québec

- Martin Guindon

Le soleil plombe sur les nombreuses serres situées sur le territoire non orga‐ nisé de Lac-Chicobi, aussi appelé Guyenne, à une cin‐ quantaine de kilomètres au nord-ouest d’Amos. Il fait 33 degrés Celsius. La cloche signalant qu'une ir‐ rigation est nécessaire re‐ tentit constammen­t. Le 19 juin, aux Serres coopéra‐ tives de Guyenne, la venti‐ lation automatisé­e fonc‐ tionne sans répit.

On se sert de l’irrigation quand il fait très chaud pour éviter qu’il y ait des dom‐ mages causés par la sur‐ chauffe de la silice, explique Éric Joly, directeur des Serres coopérativ­es de Guyenne et responsabl­e des cultures et de la production.

Chaque année en AbitibiTém­iscamingue, la coopéra‐ tive obtient des contrats de commandes du ministère des Ressources naturelles et des Forêts pour une ving‐ taine de millions de plants qui seront plantés par des re‐ boiseurs l’été suivant ou dans deux étés pour ceux de plus forte dimension.

Ici, nous avons le plus gros volume au Québec, pré‐ cise-t-il.

Environ la moitié des arbres sont des épinettes noires, alors que des pins gris et des épinettes blanches composent l'autre moitié.

Les pépinières publiques, comme celle de Trécesson ici en Abitibi-Témiscamin­gue, re‐ çoivent environ 30 % des vo‐ lumes. Dans le privé, on se partage le reste de la produc‐ tion en fonction du volume permis au contingent­ement , décrit Éric Joly, qui compare un peu le partage aux quotas dans la production laitière.

Le plan de relance de 200 M$ annoncé l’automne der‐ nier par Québec n’a pas en‐ core eu d’impact aux Serres de Guyenne.

Dans la ventilatio­n de l’en‐ veloppe, il n’y a pas vraiment de production de plants sup‐ plémentair­es prévus cette année. On espère en avoir l’année prochaine. On a bon espoir que ce programme viendra nous aider à pro‐ duire un peu plus, à pérenni‐ ser nos entreprise­s, confie Éric Joly.

Les mences meilleures se‐

Les semences pour les se‐ mis proviennen­t de vergers où le ministère des Res‐ sources naturelles et des Fo‐ rêts produit les meilleures graines pour le reboisemen­t, selon l’emplacemen­t où les arbres seront plantés, afin de s’assurer d’un plus grand taux de réussite. Elles sont ensuite semées dans des contenants de différents for‐ mats remplis de tourbe, puis recouverts de silice.

Ces opérations sont en partie automatisé­es, mais des employés doivent placer les contenants sur un convoyeur et d’autres s’as‐ surent que la tourbe est bien compactée et que les graines sont semées.

Le semoir est dans une pièce fermée, pour ne pas qu’il y ait de courants d’air qui viennent nuire à l’ense‐ mencement. C’est un rouleau avec un vacuum qui aspire les graines. S’il y a des coups de vent, ça vient déranger l’ensemencem­ent. Ensuite, la silice est déposée sur les contenants qui sont placés sur des palettes pour les amener où sera faite la ger‐ mination, indique Éric Joly.

Un contrôlé environnem­ent

Puisque l’ensemencem­ent commence aussi tôt qu’à la fin février ou le début mars, selon les saisons, une grande partie des semis com‐ mencent leur vie dans l’envi‐ ronnement contrôlé des serres. Celles de la coopéra‐ tive de Guyenne couvrent 4,5 des 16 hectares du site. D’autres seront semés dans les serres tunnel sans chauf‐ fage en avril, et les dernières, directemen­t à l’extérieur, en fonction des dates prévues de livraison.

Ici, on est dans le bloc D. C’est une serre qui est à sa première année de produc‐ tion. Elle a été construite l’an dernier. On a 1 600 000 arbres autour de nous dans des contenants qui en ont chacun 67. Ici, c’est toutes des épinettes noires, toutes de la même source de se‐

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