L’Université du Manitoba décolonise sa collection d’oeuvres d’art
Dans une démarche de dé‐ colonisation de sa collec‐ tion d'oeuvres d'art, l'Uni‐ versité du Manitoba rem‐ place des peintures et des sculptures jugées problé‐ matiques par des oeuvres d'art autochtones contem‐ poraines.
L'Université est en fin de compte une institution colo‐ niale conçue pour servir les Blancs et cela doit changer, affirme C.W. Brooks-Ip, regis‐ traire et responsable de la collection d'oeuvres d'art de l'Université du Manitoba.
Nous avons eu des oeuvres d'art réalisées par des colons blancs qui dé‐ peignent les peuples autoch‐ tones d'une manière qui n'était pas vraiment exacte, une sorte de mythologie qui, d'une certaine manière, glori‐ fiait les colons blancs ou, du moins, renforçait leur supré‐ matie.
C.W. Brooks-Ip a créé le programme d'achat d'oeuvres d'art autochtone dans le cadre d'un projet pilote de deux ans. Il est dirigé par des étudiants autochtones. Le groupe d'étudiants rencontre des artistes et des conserva‐ teurs, visite des galeries et studios d'art et recommande l'achat d'oeuvres.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un débat plus large sur ce qu'il convient de faire de l'art qui reflète une histoire coloniale et impéria‐ liste.
Le comité a reçu 30 000 $ de la part du bureau du viceprésident de l'Université. Il a soumis 24 propositions de peintures, d'estampes, de sculptures et d'une gravure, réalisées par des artistes comme Jackie Traverse,
Christi Belcourt ou Kent Monkman. Le groupe espère les acquérir au cours de l'été et les présenter dans le cadre d'une exposition à la galerie de la faculté d'art en octobre, avant de les installer sur le campus.
Des oeuvres retirées
Un tableau a été retiré du bureau du président de l'Uni‐ versité. Il s'agit d'une oeuvre de Lionel Stephenson, un ar‐ tiste qui a vécu à Winnipeg entre 1885 et 1892.
Le tableau représente Up‐ per Fort Garry d'un côté de la rivière, et un autochtone as‐ sis à l'extérieur d'un tipi sur l'autre rive.
Une sculpture représen‐ tant une chasse au bison, réalisée par l'artiste améri‐ cain Thomas Holland, a aussi été retirée. Elle représente un chasseur autochtone qui chevauche un cheval et transperce un bison.
Bien que la représenta‐ tion soit historiquement exacte, elle n'a pas été créée d'un point de vue autoch‐ tone, argumente Jory Tho‐ mas, une étudiante métisse qui fait partie du groupe res‐ ponsable de décoloniser les oeuvres de l'Université du Manitoba
Selon elle, cette oeuvre perpétue les stéréotypes né‐ fastes qui visent des peuples autochtones en les décrivant comme étant violents et en colère. Elle estime que ce genre d'oeuvre favorise un environnement hostile sur le campus.
Au lieu d'attaquer violem‐ ment le bison, il serait peutêtre préférable d'utiliser une sculpture, où l'on prépare le bison que l'on a chassé, car nous avons historiquement utilisé toutes ses parties, té‐ moigne Jory Thomas.
L'Université acquiert une oeuvre d'un artiste de Peguis
L'Université du Manitoba a fait l'acquisition d'une oeuvre de l'artiste Frederick Lyle Spence, connu comme
Thunderbear, de la Première Nation Peguis au Manitoba.
Il s'agit d'une sculpture en stéatite représentant la sil‐ houette noire d'une oie, avec un attrape-rêve dans le corps, intitulée : Laissez voler vos rêves, car ils vous ramè‐ neront à la maison.
M. Spence l'a réalisée en mars et attendait de lui trou‐ ver sa bonne maison.
Il s'est dit honoré lorsque l'Université lui a demandé de l'acheter, surtout en réflé‐ chissant à sa propre expé‐ rience en tant qu'étudiant à l'Université de Winnipeg. Il explique avoir ressenti de la honte de son identité alors qu'on se serait moqué de son accent. Je ne me sentais pas le bienvenu. Je n'ai pas fini par avoir une grande com‐ munauté ou un lien avec l'université, ce qui est triste, témoigne-t-il.
Bien que l'art autochtone soit actuellement au centre des préoccupations, l'Univer‐ sité du Manitoba procède ac‐ tuellement à un audit de l'en‐ semble de sa collection et garde un oeil sur les éléments qui pourraient poser pro‐ blème.
Si ce projet pilote peut être étendu ou élargi, C. W. Brooks-Ip souhaiterait égale‐ ment acquérir des oeuvres d'art reflétant d'autres com‐ munautés racialisées et LGBTQ.
Avec les informations de Karen Pauls
rencontrer Jay. Elle l’a inter‐ cepté plus tôt, dans la cour de son amie.
À sa grande surprise, il s’est arrêté pour lui parler dans ce qui lui a paru comme 15 minutes.
Y a pris le temps, il s’est arrêté sur le bord de la rue et il m’a jasé, dit-elle tout en nous montrant les images fil‐ mées avec son téléphone.
Jay Du Temple, le cy‐ cliste
Simon Martel, un ensei‐ gnant d’éducation physique à la retraite, a roulé aux côtés de l’humoriste pendant une bonne heure sur la route Transcanadienne entre Smooth Rock Falls et Drift‐ wood.
J’ai parlé à Jay Du Temple, pas l’artiste. J'ai parlé à Jay Du Temple le cycliste. C’est une rencontre entre cyclistes qu’on a faite, puis au bout de quelques instants les cy‐ clistes, on est proches, puis on devient presque com‐ plices à cause du vélo.
Simon Martel, résident de Smooth Rock Falls
Roulant à une vitesse moyenne de 27 km/h, Simon l'a guidé jusqu’à Driftwood, en se mettant occasionnelle‐ ment devant lui pour lui cou‐ per le vent.
Simon Martel fait réguliè‐ rement des petits bouts de chemin avec plein de gens qui traversent le Canada.
Le résident de Smooth Rock Falls a été impressionné par la longueur des trajets quotidiens que la vedette québécoise parcourt.
Habituellement, je dirais que [les cyclistes qui tra‐ versent le pays] font à peu près 150 kilomètres en moyenne par jour. Tandis que Jay lui, aujourd’hui, c’est une journée de 250 kilo‐ mètres. Y a fait des journées de 300 kilomètres à bonne vi‐ tesse en plus. C’est vraiment impressionnant au niveau athlétique.
L’Ontario aussi magique que les Rocheuses
Avant son départ, Jay Du Temple avait pris le pouls des cyclistes qui avaient fait des défis similaires au sien et on lui avait maintes fois répété qu’en Ontario c’était long et qu’il n’y a pas d’accotement.
Personne ne m’avait dit à quel point c’était beau. [...] Ça compétitionne avec les Ro‐ cheuses, c’était une section sensationnelle, ça n’a aucun sens, a-t-il dit dans le dernier épisode de son balado, Jay Du Temple discute.
Sur la route jusqu’au parc provincial MacLeod, Jay Du
Temple aura vécu de grandes émotions, roulant entre autres sous les aurores bo‐ réales, après une troisième journée consécutive de 300 kilomètres de vélo.
L'animateur du dernier Gala Cinéma Québec a cra‐ qué en s’arrêtant au monu‐ ment en hommage à Terry Fox à Thunder Bay, là où le coureur unijambiste a mis un terme à son marathon de l'espoir en raison d'une réci‐ dive de cancer.
Quand je suis arrivé de‐ vant la statue de Terry Fox, j'ai été vraiment ému, très touché par son histoire, ra‐ conte l'homme de 32 ans.
Je sais maintenant c'est quoi le chemin à parcourir pour traverser le Canada, puis de le courir avec une jambe en moins. C'est comme si ça m'a chaviré. Les kilomètres que je roulais après, je n'ai pas arrêté de penser à son histoire, à sa grandeur, son humanité, puis la beauté de tout ça, ça m'a vraiment, vraiment ému.
J'ai réalisé la chance que j'ai aussi d'avoir la santé phy‐ sique, l'énergie, le temps, ra‐ conte Jay Du Temple.
Sudbury, Toronto et plus
L’humoriste, animateur et grand sportif prévoyait arri‐ ver jeudi soir à Sudbury, après une deuxième journée consécutive de 250 kilo‐ mètres. Il présentera son spectacle samedi soir à la Place des Arts.
Ensuite, l'athlète, qui a fait sa première course Ironman en 2023, se dirigera vers To‐ ronto, Gatineau, puis Mon‐ tréal, sa destination, le 18 juillet.