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FEQ : Le club à ciel ouvert de 50 cent

- Tanya Beaumont

Sur la scène des Plaines, le son de sirène de police s’est emboîté à une musique or‐ chestrale digne d’un film d’action. Une boîte de verre enfumée placée au centre de la scène s’est ouverte pour laisser apparaître le rappeur 50 cent, à la ma‐ nière d’un numéro de ma‐ gie.

Pourtant, il n’y avait pas de truc mystérieux derrière le succès de cette soirée. Au‐ cun temps mort, aucun suc‐ cès n’a été oublié. 50 Cent a passé en revue les chansons qui ont fait danser des mil‐ liers de personnes dans les bars et les clubs au début des années 2000.

Le rappeur était accompa‐ gné de deux acolytes, de mu‐ siciens bien juchés sur les structures servant à recevoir des projection­s et d’une di‐ zaine de danseuses qui occu‐ paient la scène pendant les changement­s de vêtement du rappeur américain.

Les effets visuels trans‐ portaient les artistes sur les rails d’un train, dans une sombre ruelle ou même dans un club d’effeuillag­e où les silhouette­s féminines se mul‐ tipliaient. Cette projection fai‐ sait suite à un numéro parti‐ culièremen­t sexy où la choré‐ graphie amenait les dames légèrement vêtues à danser avec des chaises.

Après avoir troqué le cuir pour le survêtemen­t de sport, 50 Cent a enchaîné un blitz de ses plus grands suc‐ cès en commençant par P.I.M.P., pièce phare de l’al‐ bum Get Rich or Die Tryin’ qui est sorti il y déjà un peu plus de 20 ans.

La populaire Candy Shop a reçu l’approbatio­n du pu‐ blic, tout comme Window Shopper et Shake that Ass, chanson sur laquelle les dan‐ seuses ont bien interprété les paroles.

Le rappeur s’est permis de faire quelques titres sur le‐ quel il collabore comme How we Do par The Game et Put it Down on me où il joint sa voix à celle de Jeremih.

L’interpréta­tion de la chanson I’m the man a été le seul moment plus calme de sa prestation. 50 Cent a quitté la scène pour laisser place à un intense crescendo annonçant la venue In Da Club. Le rappeur est revenu dans la foule, portant fière‐ ment un chandail des Rem‐ parts personnali­sé.

50 Cent a offert un géné‐ reux rappel se concluant avec des feux d’artifice.

Killer Mike : la puissance des voix

À 20 h tapant, des cho‐ ristes sont arrivés sur scène, avec le visuel de Killer Mike. Sur les écrans de chaque côté de la scène, une image de deux panneaux, désignant l’intersecti­on des rues Martin Luther King Jr et Jamiltone E Homes, le premier afro-amé‐ ricain à faire son entrée à l’école de médecine de Emory University à Atlanta.

Michael Santiago Render n’était pas à son premier pas‐ sage au Festival d’été puis‐ qu’il avait déjà offert une prestation avec son duo Run the Jewels en 2015. L’autre moitié du groupe, El-P, avait demandé à son comparse de passer le bonjour au public de Québec. Sympathiqu­e.

Killer Mike a pratiqueme­nt joué dans l’ordre son plus ré‐ cent album, Michael, à quelques exceptions près. Il a également interprété la chanson Ric Flair, qui se re‐ trouve sur l’album Pl3dge. Killer Mike a fait crier le Woo! emblématiq­ue du lutteur qui a donné son nom à la chan‐ son.

Plus le soleil descendait loin des plaines d’Abraham, plus la nuit tombait sur le vi‐ suel de Killer Mike.

Il a laissé la foule sur Thank You, une façon soul à souhait de remercier le pu‐ blic.

Le réchauffem­ent avec Connaisseu­r Ticaso

De passage à l’Anti bar et spectacle en 2022, Connais‐ seur Ticaso était maintenant sur la plus grosse scène de la ville pour ouvrir cette soirée hip-hop. Le rappeur origi‐ naire de Montréal-Nord est venu rejoindre sur scène son acolyte Dj Shash'U qui ré‐ chauffait la salle depuis quelques secondes derrière ses platines.

Le vétéran du gangsta rap a commencé avec Rap Life, une nouvelle chanson qu’il vient de lancer il y a quelques jours à peine.

Connaisseu­r Ticaso a été tenu à l'écart de la scène pendant de nombreuses an‐ nées pour purger une peine de prison a prouvé qu’il était toujours aussi pertinent en gagnant le Félix de l’album rap en 2021 avec la sortie de Normal de l’est. Pourtant, il a demandé l’approbatio­n du public : Je rappe-tu bien? La foule a répondu positive‐ ment.

Sur les rythmes Old School du rap des années 1990 du morceau Original chilleur, de jeunes danseurs hip-hop ont investi la der‐ nière portion de la scène qui restait pour une chorégra‐ phie de breakdance.

Représenta­nt le 83, le duo de Lévis Taktika a rejoint le rappeur pour interpréte­r Dans l’Sang, une collabora‐ tion entre les deux monu‐ ments du rap queb.

Connaisseu­r Ticasso a ter‐ miné sa performanc­e avec la chanson La vie des gens street et célèbre qu’il a dédié à Kasheem. Le rappeur qu’on peut entendre sur le mor‐ ceau a été assassiné à la fin de l’année 2020, à peine un mois avant la sortie de l’al‐ bum où sa voix a été enregis‐ trée.

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