Un bâtiment à l’Université St. FrancisXavier portera le nom d’un entrepreneur critiqué
L'Université Saint-FrancisXavier d'Antigonish a orga‐ nisé une cérémonie, ven‐ dredi, pour le début des travaux de son futur Insti‐ tut pour l'innovation en santé, financé par le plus important don de son his‐ toire. L'entrepreneur der‐ rière cette enveloppe a été accusé par le passé d'avoir versé des pots-de-vin. L'uni‐ versité se défend.
L'établissement de re‐ cherche est baptisé Victor Phillip Dahdaleh Hall, du nom de l'homme d'affaires Victor Dahdaleh, dont la fon‐ dation a fait un don de 15 millions de dollars à l'univer‐ sité, le plus important don privé de l'histoire de SaintFrancis-Xavier.
Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse investit 37,4 millions de dollars dans le projet et le gouvernement fé‐ déral apporte 8 millions de dollars à la construction du bâtiment ainsi qu'à d'autres projets sur le campus.
L'Institut pour l'innovation en santé doit héberger les différents départements uni‐ versitaires liés à la recherche en santé ainsi que le Centre national de collaboration en santé financé par l'Agence de santé publique du Canada.
La vice-présidente acadé‐ mique et doyenne de l'uni‐ versité, Amanda Cockshutt, note que des chercheurs en santé mentale, en dépen‐ dance chez les adolescents et les jeunes, et en détection du cancer colorectal pourront ainsi mieux travailler en‐ semble.
C'est un pavillon qui sou‐ tient la recherche, l'enseigne‐ ment et la collaboration entre les communautés et le campus et c'est un centre de recherche sur les détermi‐ nants sociaux de la santé et la prévention des maladies, explique-t-elle.
Le donateur critiqué
Victor Dahdaleh est pro‐ priétaire et président de Dadco, un groupe d'investis‐ sements, de fabrication et de commerce privé, d'après son site Internet.
En 2016, une enquête me‐ née par CBC et le Toronto Star a montré que le milliar‐ daire était impliqué dans les Panama Papers, un scandale de versement de pots-de-vin entre deux entreprises d'alu‐ minium.
L'homme d'affaires cana‐ dien et britannique a nié avoir agi illégalement. Accusé au Royaume-Uni en 2011, il a été acquitté en 2013.
En 2017, un professeur de l'Université Saint-Francis-Xa‐ vier, Peter McInnis, a critiqué l'octroi deux ans plus tôt d'un diplôme honorifique à cet homme d'affaires. Des pro‐ fesseurs de l'Université York de Toronto se sont aussi of‐ fusqués que leur établisse‐ ment offre une telle recon‐ naissance à Victor Dahdaleh.
Questionnée là-dessus vendredi, Amanda Cockshutt a défendu le choix de son institution : au moment où on a donné à M. Dahdaleh son doctorat honorifique, c'était avant tout ça, assure-telle.
Se concentrer sur l'ave‐ nir
Je sais qu'il y avait des his‐ toires dans la presse avant, mais maintenant j'ai l'impres‐ sion que la fondation a donné beaucoup de fonds pour l'éducation postsecon‐ daire et a donné l'accès à beaucoup d'étudiants qui n'auraient pas accès à l'édu‐ cation avant ces dons alors oui on est au courant, mais je crois qu'on est ok avec ça, dit-elle.
Il faut se concentrer sur l'avenir et non pas le passé. Ce qu'il fait avec ces fonds maintenant est bien aligné avec nos valeurs.
Amanda Cockshutt, viceprésidente académique et doyenne de l'Université Saint-Francis-Xavier
La vice-présidente sou‐ haite que la Fondation Victor Dahdaleh continue de finan‐ cer la recherche à l'Université Saint-Francis-Xavier.
Avec les informations de l'émission Le Réveil NouvelleÉcosse/Terre-Neuve-et-Labra‐ dor