Élections législatives françaises : « incertitude complète » à Saint-Pierre-et-Miquelon
À la veille du second tour des élections législatives qui pourrait plonger la France dans l’instabilité po‐ litique, les électeurs de l'ar‐ chipel français, à 25 kilo‐ mètres de Terre-Neuve, nagent dans l’incertitude.
Les gens savent que, quel que soit leur vote, il y a très peu de chances qu'il y ait une majorité absolue au soir du second tour, à moins d’une grosse surprise, estime Phi‐ lippe Sans, rédacteur en chef de la radio et de la télévision publique Saint-Pierre et Mi‐ quelon La 1ère.
Les Français sont complè‐ tement perdus, je pense.
Philippe Sans, rédacteur en chef, Saint-Pierre-et-Mi‐ quelon la 1ère
À l'échelle nationale, le vote du premier tour, le 29 juin, a été marqué par une forte poussée de l’extrême droite. Mais à Saint-Pierre-etMiquelon, la candidate du Rassemblement national (RN) n’a récolté que 10,6 % des voix, terminant dernière.
Le candidat qui sortira ga‐ gnant au deuxième tour - soit le député sortant du centre droit, Stéphane Lenormand, ou le candidat de la gauche, Frédéric Beaumont - fera par‐ tie d'une Assemblée natio‐ nale où, si on croit les der‐ niers sondages rapportés par les médias français, l’extrême droite sera plus puissante que jamais, mais aucun groupe parlementaire ne sera majoritaire.
Une rielle? Assemblée plu‐
Si le premier ministre sor‐ tant, Gabriel Attal, a proposé lundi une Assemblée plu‐ rielle, soit une alliance parle‐ mentaire composée d’élus de tous bords sauf les extrêmes, les deux candidats locaux n’y croient pas.
Je ne suis pas politologue, mais je crois que ça va être difficile de trouver un modus vivendi [Un arrangement, NDLR] à partir de dimanche soir, a affirmé lors d’un débat télévisé jeudi soir Frédéric
Beaumont, socialiste qui a ré‐ colté 16,9 % des voix au pre‐ mier tour
Le candidat arrivée en tête au premier tour avec 43,1 % des voix, Stéphane Le‐ normand du parti local Archi‐ pel demain, a pour sa part rappelé les divergences pro‐ fondes entre les partis comme La France insoumise (LFI- considéré par certain comme à l'extrême gauche) et Les Républicains (LRdroite).
En théorie c’est possible, alors peut-être que le fait d’avoir un RN à 240 députés, ça va peut-être motiver, mais on va se réunir pour faire quoi?, se demande le candi‐ dat d’Archipel demain qui, se‐ lon Stéphane Lenormand, existe pour défendre les inté‐ rêts et les dossiers de SaintPierre-et-Miquelon et vous défendre loin des grands par‐ tis parisiens.
Les deux candidats pro‐ mettent de travailler, peu im‐ porte le résultat, pour trou‐ ver un compromis et éviter la paralysie de l'Assemblée.
C’est vraiment l’incertitude complète, affirme Philippe Sans, animateur du débat té‐ lévisé, pendant lequel les candidats ont aussi discuté des services sociaux, du dé‐ clin démographique de l’ar‐ chipel et des échanges com‐ merciaux avec le Canada.
Pratiquement tout le monde pense qu’il n’y aura pas de majorité absolue. Pra‐ tiquement tout le monde pense que ça va être vrai‐ ment impossible, qu’il n’y aura pas de solution réelle pour sortir la France de l'in‐ certitude et de l’instabilité politique.
Philippe Sans, rédacteur en chef, Saint-Pierre-et-Mi‐ quelon la 1ère
En Belgique, ils viennent de passer six mois, pratique‐ ment un an, sans gouverne‐ ment et sans coalition et pourtant ils s’en sont sortis, mais en France, c’est la pre‐ mière fois qu’on sera dans cette situation.