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The Last Timbit : Tim Hortons se paye une comédie musicale pour ses 60 ans

- Hadrien Volle

Avec The Last Timbit, la chaîne de restaurati­on ra‐ pide Tim Hortons fête ses soixante ans en musique. La compagnie renoue ainsi avec une tradition améri‐ caine du XXe siècle : la co‐ médie musicale indus‐ trielle, à la manière de l’équipe d’Un violon sur le toit qui avait composé une pièce pour la nouvelle ligne de tracteurs de Ford en 1959 : Ford-i-fy Your Future.

L’opération publicitai­re est savamment orchestrée, jus‐ qu’aux portes qui ouvrent à la dernière minute pour que la foule s’amasse dans la rue devant le théâtre. Mais cela n’empêche pas l’ambition ar‐ tistique.

L’équipe a été composée par Michael Rubinoff, le pro‐ ducteur à l’origine d’un autre succès canadien, Come From Away. Pour lui, il était impor‐ tant que l’histoire vienne tou‐ cher le public, et c’est avec ce souhait que Tim Hortons est venu [l]e voir.

Afin de parvenir à relever le défi, l’homme a recruté pour la musique les soeurs Anika et Britta Johnson (créa‐ trices de Dr. Silver) alors que l’auteur Nick Green (Casey & Diana) est au livret.

La distributi­on réunit aussi parmi les artistes cana‐ diens les plus talentueux de la comédie musicale : Jake Epstein, dont la carrière à Broadway l’a conduit à se ra‐ conter dans le spectacle Boy Falls From the Sky et Chilina Kennedy, Sara Farb ou en‐ core Barbara Fulton ont par‐ ticipé à de nombreuses tour‐ nées des plus grands spec‐ tacles de ces dernières an‐ nées.

Tout le monde peut se reconnaîtr­e

The Last Timbit raconte l’histoire d’un groupe d’incon‐ nus qui se retrouvent enfer‐ més dans un Tim Hortons alors qu’une tempête de neige fait rage. Le récit est li‐ brement inspiré d’un épisode météorolog­ique particuliè­re‐ ment violent qui a eu lieu près de Sarnia, en Ontario, en 2010.

Sur scène, la dizaine de personnage représente une sorte de galerie de tous les Canadiens : l’aîné qui vient ici chaque jour à la table où il s’installait avec sa femme au‐ jourd’hui décédée, la mère et la fille qui n’arrivent pas à trouver le bon moment pour avoir une discussion difficile, les deux amies qui partent en voyage vers le Sud, la femme seule qui a fait passer sa carrière avant sa santé mentale ou encore le fores‐ tier étrange davantage habi‐ tué à la compagnie des arbres que celles des hu‐ mains…

Cet ensemble hétéroclit­e se lance dans un concours pour savoir qui obtiendra le dernier Timbit et achève la compétitio­n dans la joie et le plaisir de s’être fait des amis pour la vie.

Le spectacle est remar‐ quable par la générosité de la distributi­on, la qualité des chansons ainsi que l’humour et les nombreux clins d'oeil typiquemen­t canadiens qui jalonnent le texte et les pa‐ roles.

Malgré quelques lon‐ gueurs, venant notamment de l’aspect répétitif de la structure de la pièce, on sort de la représenta­tion en ayant presque oublié l’aspect publi‐ citaire qui a motivé sa créa‐ tion.

La contrainte de départ semble avoir été un bon mo‐ teur pour la création. The Last Timbit est une vraie co‐ médie musicale, qui mérite sa place sur les plus grandes scènes du pays (et peut-être au-delà?).

Après une courte exploita‐ tion au théâtre Elgin de To‐ ronto, Michael Rubinoff es‐ père que l’aventure va conti‐ nuer ailleurs au Canada : Je sais ce que représente Tim Hortons à travers le pays, donc j’aimerais partager ce spectacle avec l’ensemble des canadiens d’un océan à l’autre, à l’autre… … Et ce se‐ rait mérité !

The Last Timbit d'Anika Johnson, Britta Johnson et Nick Green, mise en scène de Brian Hill. Jusqu’au 30 juin au théâtre Elgin (Toronto). Durée : 80 minutes

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