Radio-Canada Info

Des ententes pour brancher neuf régions du Québec au réseau cellulaire

- Roxanne Langlois

Québec s'est entendu avec trois entreprise­s de télé‐ communicat­ions afin d'améliorer la couverture cellulaire en province. Le premier ministre François Legault s’est déplacé à Saint-Elzéar-de-Bonaven‐ ture, en Gaspésie, pour en faire l'annonce vendredi après-midi.

Des ententes ont été conclues avec Telus, Vidéo‐ tron et Sogetel. Les entre‐ prises recevront les 170 mil‐ lions de dollars déjà annon‐ cés par Québec plus tôt cette année pour concrétise­r des branchemen­ts dans 9 des 17 régions du Québec, dont la Gaspésie-Îles-de-la-Made‐ leine, le Bas-Saint-Laurent et la Côte-Nord.

Il y a d'autres régions qui vont arriver dans une autre étape, a précisé François Le‐ gault. Les trois compagnies s'engageront, d'ici la fin de 2026, à ce que tout le monde soit branché, a-t-il ajouté.

En Gaspésie, quatre sites pour d'éventuelle­s antennes ont été identifiés à Saint-El‐ zéar-de-Bonaventur­e, SaintAlpho­nse, Hope et Listuguj. Deux autres sont prévus, mais leur situation géogra‐ phique n'est pas encore pré‐ cisée.

Les sites des 100 tours qui seront au total érigées seront dévoilés ultérieure­ment, puisque l'acquisitio­n de la moitié d'entre eux fait tou‐ jours l'objet de négociatio­ns.

Le premier ministre a rap‐ pelé que le dossier de la connectivi­té en est un impor‐ tant, précisant qu'il est dé‐ sormais essentiel que les communauté­s soient bran‐ chées pour des raisons de sécurité, d'informatio­n et de développem­ent économique.

C'est important pour le développem­ent des entre‐ prises d'être connectées. Au‐ jourd'hui, on peut être à Bo‐ naventure, à Saint-Elzéar ou à Montréal et via le télétra‐ vail, on peut contribuer au développem­ent économique.

François Legault, premier ministre du Québec

La députée de Bonaven‐ ture avait indiqué, il y a quelques jours, qu'une an‐

nonce était imminente dans ce dossier.

En mars, Catherine Blouin s’était d'ailleurs engagée à ce que la Gaspésie fasse partie de la première phase du pro‐ jet qui vise le déploiemen­t de 100 tours cellulaire­s pour améliorer la couverture dans les régions éloignées et mal desservies.

Pourquoi une annonce à Saint-Elzéar-de-Bonaven‐ ture?

Le député d'Orford, Gilles Bélanger, était présent lors de l'annonce. Celui qui est porteur du projet de la connectivi­té a rappelé que son gouverneme­nt avait pro‐ mis à la mairesse de Saint-El‐ zéar-de-Bonaventur­e, Paque‐ rette Poirier, que des amélio‐ rations seraient confirmées et que cette annonce aurait lieu dans sa municipali­té, qui compte environ 475 rési‐ dents.

Les enjeux liés à la cou‐ verture cellulaire avaient été mis en lumière par la pré‐ sence d’un homme armé et potentiell­ement dangereux dans cette communauté, le 2 septembre 2022. Ce jour-là, une alerte lancée par le sys‐ tème En Alerte avait par er‐ reur été acheminée à tout le Québec. Or, de très nom‐ breux citoyens de Saint-El‐ zéar-de-Bonaventur­e n’avaient pas été mis en garde, faute de réseau cellu‐ laire fiable.

Plus tôt cette année, la couverture cellulaire avait suscité une nouvelle fois de l’inquiétude à Saint-Elzéarde-Bonaventur­e. La mairesse Poirier avait elle-même dû appeler le 911 alors qu’une dame avait perdu connais‐ sance au local du Club des 50 ans et plus, situé dans l’hôtel de ville. L’envoi d’une ambu‐ lance pour porter assistance à la victime avait été retardé par la piètre qualité du signal cellulaire.

La mairesse Poirier avait fait de cet enjeu son cheval de bataille.

Lors de la dernière cam‐ pagne électorale, la Coalition avenir Québec s’était enga‐ gée à ce que la province soit entièremen­t desservie en 2026. On est en bonne voie de réaliser notre engage‐ ment, a ajouté Gilles Bélan‐ ger vendredi après-midi.

Avec les informatio­ns d'Isabelle Larose et de Sté‐ phanie Rousseau.

Constructi­on JPL, de com‐ menter ces fermetures ainsi que les doléances de com‐ merçants et ex-commer‐ çants. C’est Junic qui a ré‐ pondu et a décliné notre de‐ mande d’entrevue.

Dans une déclaratio­n écrite, elle reconnaît toute‐ fois que le secteur du com‐ merce de détail est en constante évolution et es‐ time que la pandémie a ap‐ porté des changement­s dras‐ tiques à l’industrie, ce qu’elle qualifie de défi pour AGORA.

Un autre monde pour les commerces de services

Contrairem­ent aux diffi‐ cultés rencontrée­s par cer‐ tains commerces de détail, des commerces de services sont en processus d’expan‐ sion à AGORA. Le barbier La Chaise a agrandi ses locaux l’an dernier, ajoutant trois chaises supplément­aires à son commerce.

Le Studio 157, proprié‐ taire du Huma Spa, a an‐ noncé en mai dernier l’ouver‐ ture d’un nouvel établisse‐ ment offrant de l'esthétique, de l’électrolys­e et de la mas‐ sothérapie l’automne pro‐ chain. Une garderie éduca‐ tive va également ouvrir ses portes cet automne. RadioCanad­a a tenté de s’entrete‐ nir avec plusieurs d’entre eux, mais ceux-ci ont refusé ou n'étaient pas disponible­s pour nous accorder une en‐ trevue.

Le président de Junic pré‐ cise qu’une banque, un centre de design, une cli‐ nique médicale ainsi qu’un bureau de psychologu­e join‐ dront également AGORA cet automne, des nouveaux loca‐ taires qu’il décrit comme des entreprise­s adaptées à la réalité de 2024.

Nicolas Tremblay estime aussi que la transforma­tion du restaurant Spritz est une réponse aux besoins chan‐ geants des consommate­urs et un exemple de notre capa‐ cité à nous adapter.

Bien qu’elle trouve préoc‐ cupantes les récentes ferme‐ tures de commerces à AGORA, la conseillèr­e munici‐ pale du district du Plateau, Bettyna Bélizaire, explique que les gens du secteur lui indiquent qu’ils apprécient énormément ce concept de commerces de proximité.

L’animation de la place publique au coeur d’un dif‐ férend avec la Ville

En mars 2023, la Ville de Gatineau souhaitait parvenir à un accord avec AGORA afin de permettre aux associa‐ tions d’organiser des événe‐ ments sur la place publique et ainsi d'en garantir l'accès au grand public.

Cependant, dans un cour‐ riel adressé à Radio-Canada, la Ville précise que le projet de résolution a finalement été retiré lors de l’adoption de l’ordre du jour au conseil municipal du 22 août 2023.

Le dossier n’est pas fina‐ lisé, précise Mme Bélizaire, indiquant toutefois que les Mardis Musicaux se déroule‐ ront à AGORA encore cet été.

En ce qui concerne l'ani‐ mation et la place publique, Junic précise qu’il a assumé les frais d'animation pendant plusieurs années, tout en es‐ sayant de sensibilis­er la Ville de Gatineau à sa responsabi‐ lité d'acquérir la place pu‐ blique, conforméme­nt aux plans établis il y a une décen‐ nie.

Le président Nicolas Tremblay précise que malgré leurs efforts, une mise en de‐ meure à la Ville de Gatineau sera déposée cette semaine pour tenter de résoudre cette situation une fois pour tout[e]. La Ville dit n'avoir rien reçu pour l'instant.

L'administra­tion munici‐ pale confirme que le dossier de la place publique AGORA a fait l’objet de plusieurs dis‐ cussions, mais que le conseil municipal n’a jamais adopté de résolution s’engageant au‐ près d’AGORA ou de Junic à acquérir la place publique.

Un quartier incomplet, selon un expert

Selon le professeur à l’École d’urbanisme et d’archi‐ tecture de paysage de l’Uni‐ versité de Montréal, Jean-Phi‐ lippe Meloche, l’endroit où se trouve AGORA ne permet pas nécessaire­ment l’implanta‐ tion immédiate d’un quartier 15 minutes.

Après avoir pris connais‐ sance du projet, du secteur et de ses particular­ités, il es‐ time que c’est un peu péri‐ phérique. Il y a déjà du déve‐ loppement à basse densité et les gens sont très dépen‐ dants de l’automobile. [...] C’est ce qui fait que les ra‐ cines ne prennent pas très bien.

Le lieu où on cherche à faire [ce quartier 15 minutes] n’est pas nécessaire­ment propice.

Jean-Philippe Meloche, professeur à l’École d’urba‐ nisme et d’architectu­re de paysage de l’Université de Montréal

M. Meloche ajoute que les quartiers de ce genre prennent du temps à se dé‐ velopper et que peut-être qu’AGORA pourrait être considéré comme un quar‐ tier 15 minutes d’ici plusieurs années.

C’est difficile à partir de rien de créer un endroit qui sera attractif. Ça prend sou‐ vent plusieurs années avant que les commerces puissent bénéficier d’une attractivi­té qui leur permet une belle rentabilit­é, estime-t-il.

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