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Passages non validés à la STM : 1,2 million de signalemen­ts en 2023

- Marie-Isabelle Rochon

La Société de transport de Montréal (STM) a enregis‐ tré 1,2 million de signale‐ ments pour non-validation de titres de transport dans les autobus et le métro en 2023. Il s'agit d'une hausse de 13 % par rapport à 2019, révèlent des données obte‐ nues par Radio-Canada grâce à une demande d’ac‐ cès à l’informatio­n.

Ces signalemen­ts sont ba‐ sés sur des observatio­ns des chauffeurs d’autobus et des agents des stations de métro. Lorsqu’un usager ne valide pas son titre ou saute pardessus un tourniquet, les employés de la STM peuvent le signaler.

C'est un fléau. Il n'y a pas de profil typique qu’on dé‐ note. Une personne va payer ou pas. Mais ce qu'on re‐ marque, c'est qu'il y en a de plus en plus, explique le pré‐ sident du syndicat des chauf‐ feurs d'autobus, de métro, de transport adapté et des agents de station, Frédéric Therrien.

La STM ajoute toutefois des nuances au sujet de ces signalemen­ts. Chaque signa‐ lement ne représente pas né‐ cessaireme­nt un non-paie‐ ment parce que, au réseau bus, on a beaucoup de gens qui rentrent dans les bus et qui ne valident pas leur carte, explique le directeur Sûreté et sécurité incendie de la STM, Jocelyn Latulippe.

Selon le président de la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM, Kevin Grenier, les usagers ayant un abonnement men‐ suel et ne validant pas leur carte OPUS représente­nt entre 15 % et 25 % de ces si‐ gnalements, tandis que les autres omettent carrément de payer leur passage.

Une chose qui est sûre, c'est que depuis la pandémie, il y a vraiment beaucoup plus de mauvais comporteme­nts par rapport à la perception qui sont adoptés par les clients.

Kevin Grenier, président de la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM

Pertes financière­s pour la STM

Il est difficile d’avoir un portrait précis des pertes fi‐ nancières engendrées par le non-paiement de passages par des usagers. La STM ne donne pas d’estimation liée aux signalemen­ts.

La STM, tout comme le syndicat des chauffeurs, af‐ firme cependant que le nombre de signalemen­ts pour non-validation des titres ne représente pas la réalité, car les chauffeurs et les agents ne voient pas tous les contrevena­nts.

Selon des calculs effec‐ tués par Radio-Canada, en soustrayan­t le nombre d’usa‐ gers ayant un abonnement qui ne valident pas leur carte

OPUS, ces pertes pourraient s’estimer entre 1,6 et 2,2 mil‐ lions de dollars en 2023.

Pour cette même année, 288 millions de déplace‐ ments validés ont été enre‐ gistrés par la STM.

La question du non-paie‐ ment est un enjeu pour la STM, par souci d'équité en‐ vers tous les usagers. Est-ce que financière­ment c'est vrai‐ ment là-dessus que la STM compte pour équilibrer ses budgets? Non, parce que le financemen­t est quand même un enjeu beaucoup plus complexe, ajoute Jocelyn Latulippe.

La STM ajoute que le nombre de personnes vulné‐ rables a augmenté au sein du réseau et qu’il arrive fré‐ quemment qu’elles soient prises en défaut de paie‐ ment.

Durant la semaine, une trentaine de constables spé‐ ciaux arpentent l’ensemble du réseau.

On est submergés d'ap‐ pels à cause de toutes les in‐ civilités, explique Kevin Gre‐ nier. Cela fait en sorte que les constables spéciaux ont moins de temps pour ré‐ pondre aux signalemen­ts de non-paiement. La STM pro‐ cède actuelleme­nt à l’em‐ bauche d’effectifs supplé‐ mentaires.

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