Une pluie d’hommages écourtée sur les Plaines pour la fête nationale
La pluie abondante qui a déferlé sur Québec n’a pas eu raison du spectacle de la fête nationale sur les plaines d'Abraham, mais elle a tout de même forcé les organisateurs à ampu‐ ter certaines parties de la programmation. Une poi‐ gnée de quelques cen‐ taines de braves specta‐ teurs a bravé les éléments pour assister aux perfor‐ mances de la quinzaine d’artistes, incluant Mara Tremblay, Marie-Annick Lé‐ pine, Patrice Michaud, Les Louanges, et Ariane Roy, qui ont tout donné pour ré‐ chauffer le public.
La première sacrifiée par les aléas de la météo a été la première partie que devait assurer le groupe Zébulon à 18h30, dont la prestation a été complètement annulée. La version écourtée du grand spectacle a malgré tout com‐ mencé comme prévu à 21h00, avec une diffusion en différé sur les ondes de TéléQuébec et de Rou‐ geFM/iHeart Radio.
Les organisateurs ont aussi exceptionnellement permis aux spectateurs d'ap‐ porter leur parapluie sur le site. Mettez votre imper‐ méable et votre fierté dans votre coeur et venez en grand nombre : ce sera une soirée mémorable, promettaient-ils dans un communiqué, en après-midi.
L'incertitude entourant le déroulement du spectacle a duré jusqu’à la dernière mi‐ nute, mais aucun orage n’a joué les trouble-fêtes. La pluie qui s’était calmée au dé‐ but de la soirée a repris de plus belle quelques minutes avant le début. Heureuse‐ ment, après la première demi-heure, les averses ont été plus parsemées.
La fête malgré tout
Antoine Gratton signait la mise en scène du Grand spectacle, dont la thématique était Retrouvons-nous à la belle étoile. Un clin d'oeuvre, selon certains artistes invités, à l'oeuvre des Cowboys frin‐ gants et au chanteur du groupe, Karl Tremblay.
Des hommages à lui et Jean-Pierre Ferland, deux géants de la musique québé‐ coise qui sont décédés dans la dernière année, ont ponc‐ tué la soirée. Marie-Annick Lépine des Cowboys frin‐ gants, la conjointe de Karl Tremblay, a d’ailleurs lancé le bal avec le reel Oktoberfest et ses notes de violon rythmé, le tout accompagné par l’animatrice de la soirée Mara Tremblay.
Elles ont ensuite été re‐ jointes sur scène par le quin‐ tette de musique tradition‐ nelle : Galant, tu perds ton temps. Ensemble, elles ont poursuivi les airs festifs avec Nous irons danser avant que s’ajoutent à elles Beatrice Deer et Laurence Nerbonne.
Mara Tremblay avec sa pièce Tout nue avec toi et Pa‐ trice Michaud avec Kamikaze ont fait redescendre le ni‐ veau énergie, qu’Aiza s’est empressé de remonter sous les sons d’influence afrobeat de Kité.
Passant du rock au hiphop, la valse entre les mor‐ ceaux plus rythmés et plus tranquilles s’est poursuivie le long de la première partie du spectacle avec les appari‐ tions de Les Louanges, Ariane Roy, Matiu, Paul Da‐ raiche et Waahli. Le public déjà motivé à avoir affronté la pluie s’est laissé guider sans se faire prier.
Ensuite, sous une pluie d'applaudissements, Mitsou a débarqué sur scène pour rejoindre Laurence Ner‐ bonne et interpréter le suc‐ cès Dis-moi, dis-moi.
Le premier hommage de la soirée allait à l’artiste Mar‐ jo, qui s’était vu remettre le prix Artisan de la Fête natio‐ nale 2024, en mai. En son honneur, Aiza a habillement interprété l'immanquable Chat sauvage.
Lors d’un moment d'accal‐ mie de la pluie, le porte-pa‐ role de l’événement, Benoît McGinnis, a livré le discours patriotique qu'il a coécrit avec son amie, la comé‐ dienne Léane Labrèche-Dor. Influencé par la chanson de Jean-Pierre Ferland Avant de m’assagir, il a voulu en faire un moment rassembleur qui invite à la fête.
J’ai dit à Léane tout ce que j’avais en tête et dans mon coeur sur le Québec. Je lui ai parlé de mon amour du Qué‐ bec, du fait que c’est une fête et que je veux célébrer ça tout le monde ensemble, mais aussi de l’acceptation de l’autre et qu’il faut accep‐ ter que le Québec change , relatait-il en expliquant sa démarche.
Son discours s’est déve‐ loppé en l’hommage à JeanPierre Ferland, présenté sous forme d’un pot-pourri de cer‐ tain de ses titres les plus connus, comme Je reviens chez nous interprétée par
Beatrice Deer et Paul Da‐ raiche; Le chat du café des artistes interprété par Ariane Roy, Marie-Annick Lépine, Aiza et Laurence Nerbonne; et Le petit roi, où pratique‐ ment tous les artistes se sont joints.
La soirée s’est finalement terminée avec l’hommage à Karl Tremblay. Marie-Annick Lépine a d’abord pris le temps de s’adresser à la foule en se rappelant de la dernière fois que son groupe avait foulé les planches des Plaines, en juillet dernier. Karl aurait tellement aimé ça être avec nous ce soir, s’estelle écriée avant d'entamer la touchante chanson Les Che‐ veux blancs.
Patrice Michaud a ensuite enchainé avec sa pièce Vous êtes ici, mais le clou du spec‐ tacle a été Les étoiles fi‐ lantes, un des grands succès des Cowboys fringants inter‐ prété par Mara Tremblay, ac‐ compagnée d’une chorale d'enfants et de Marie-Annick
Lépine à l'accordéon.
Entre 50 et 70 millimètres de pluie étaient attendus di‐ manche sur plusieurs régions du Québec, selon Environne‐ ment et Changement clima‐ tique Canada. Des possibili‐ tés d’orage ont aussi fait craindre le pire, pouvant me‐ ner à une interruption ou une annulation complètes des spectacles.
Certaines municipalités ailleurs au Québec ont dé‐ cidé d'annuler leurs activités de la fête nationale en raison du mauvais temps ou de les déplacer à l'intérieur.
La Ville de Québec a auto‐ risé une subvention de 375 000 $ destinée au Mouve‐ ment national des Québé‐ coises et Québécois pour l'or‐ ganisation de la Fête natio‐ nale du Québec dans la Capi‐ tale dont le budget s'élève à 2,7 millions de dollars. Le conseil municipal a aussi ap‐ puyé l'octroi de 80 000 $ en fourniture de services muni‐ cipaux.
Avec des information de Raphaël Beaumont-Drouin