Des organismes de Winnipeg inquiets après la réduction de 2 M$ de subventions municipales
La Ville de Winnipeg réduit le montant alloué à un pro‐ gramme de subventions communautaires. Le finan‐ cement de ce programme passe de 3,4 millions de dollars à 1,3 million de dol‐ lars et les organismes qui en bénéficiaient affirment que c’est une décision « dangereuse ».
Les groupes qui reçoivent un financement annuel de la Ville doivent désormais dé‐ poser des demandes pour recevoir des fonds. De plus, cet argent ne pourra plus servir de financement de base pour les organismes. Il pourra seulement être des‐ tiné à des projets.
Le comité exécutif de la Ville de Winnipeg a approuvé, mardi, ces changements pro‐ posés dans le budget munici‐ pal de 2024.
Lors de la réunion, la di‐ rectrice générale de la Spence Neighbourhood As‐ sociation, Michele Wikkerink, a imploré les conseillers mu‐ nicipaux de ne pas approu‐ ver ces changements.
Elle a expliqué que ce fi‐ nancement permet de finan‐ cer des programmes pour les jeunes à risque.
Les nombreux groupes dans la ville qui font ce genre de travail sont activement en train de prévenir le crime. De nous demander de continuer à faire ça avec la moitié de l’argent et aucun plan est cri‐ minel, dit-elle.
La Spence Neighbou‐ rhood Association offre entre autres un programme de nu‐ trition financé en partie par une subvention de 60 000 $ de la Ville. Il s’agit de l’une des subventions qui pour‐ raient être touchées par les compressions.
Mardi après-midi, au centre de loisirs Magnus Elia‐ son, des employés de l’asso‐ ciation, dont Samantha Harri‐ son, s’affairaient à préparer des repas pour des jeunes défavorisés quittant l’école. Elle estime que l’organisme prépare 200 repas par jour.
L’insécurité alimentaire est un énorme problème dans notre ville et partout au Canada, affirme-t-elle. C’est vraiment important de four‐ nir des programmes aux per‐ sonnes qui y sont confron‐ tées.
Le Boys and Girls Club of Winnipeg, Resource Assis‐ tance for Youth, le Downtown Community Safety Partner‐ ship, End Homelessness Win‐ nipeg, Graffiti Art Program‐ ming, Take Pride Winnipeg et Art City sont d’autres orga‐ nismes qui ont bénéficié de ce programme de subven‐ tions.
Une incertitude dange‐ reuse
Le directeur général de Art City, Eddie Ayoub, affirme que le financement de la ville offre une certaine stabilité aux organismes communau‐ taires.
C’est dangereux, franche‐ ment, de retirer ces res‐ sources aux personnes qui en ont le plus besoin, lance-til.
Le conseiller et président du comité municipal des ser‐ vices communautaires, Evan Duncan, affirme que la Ville doit contrôler ses dépenses et que la province devrait ve‐ nir en aide aux organismes.
Il ne fait aucun doute que ces organismes font du bon travail, mais il faut qu’il y ait d’autres parties prenantes qui assument une part de responsabilité, fait-il valoir.
Le maire de Winnipeg,
Scott Gillingham, indique que ces changements visent à permettre aux employés mu‐ nicipaux d’examiner les de‐ mandes de financement et d’approuver celles qui s’alignent le mieux avec les documents de planification de la ville.
Cela permet aussi à des groupes qui n’ont pas reçu de financement municipal de faire demande, dit-il.
Nous sommes confrontés aux décisions difficiles que nous devons prendre avec [des ressources limitées] et une demande croissante de ressources municipales. Nous devons prendre des dé‐ cisions difficiles, ajoute-t-il.
Une mise à jour sur l’état des finances municipales pu‐ blié plus tôt en juin prévoit un déficit annuel de près de 40 millions de dollars.
Le conseil municipal tient un vote final sur les change‐ ments proposés au pro‐ gramme de subvention mu‐ nicipal la semaine prochaine.
Avec les informations de Cameron MacLean