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Desjardins ferme ses points de services de Barraute et Malartic

- Martin Guindon

La Caisse Desjardins de l’Est de l’Abitibi fermera ses centres de services de Bar‐ raute et Malartic le 21 juin prochain. À Barraute, l’an‐ nonce est accueillie avec résignatio­n, alors que la déception est vive du côté de Malartic.

Le Mouvement Desjardins a annoncé en janvier son in‐ tention de fermer le tiers de ses points de services et gui‐ chets automatiqu­es d’ici 2026 au Québec. Les centres de services de Barraute et Malartic sont les premiers à écoper dans la région, bien qu’ils conservero­nt leurs gui‐ chets automatiqu­es.

On ferme les services de caissier et de conseil, mais on laisse le guichet automatiqu­e aux deux endroits pour en faire des centres de libre-ser‐ vice. On a identifié les clien‐ tèles aux deux endroits qui ne faisaient uniquement af‐ faire en présentiel à la caisse. Elles seront contactées et on va leur offrir un accompagne‐ ment pour les rendre auto‐ nomes, explique Geneviève Larche, présidente de la Caisse Desjardins de l’Est de l’Abitibi.

Sinon, les gens devront se rendre aux points de services de Senneterre ou de Val-d’Or pour effectuer des transac‐ tions au comptoir ou rencon‐ trer un conseiller.

On doit s’ajuster aux habi‐ tudes transactio­nnelles de nos membres. Ces centres étaient peu utilisés. C’est moins de 1 % des membres de ces deux pôles, Barraute et Malartic, qui utilisaien­t leur centre de service.

Geneviève Larche, prési‐ dente de la Caisse de l’Est de l’Abitibi

Ce que les gens veulent, quand on les interroge, c’est de pouvoir faire leurs tran‐ sactions 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, au moment où ça leur convient le mieux, pour‐ suit Mme Larche. Donc, on n’avait pas le choix de s’ajus‐ ter pour assurer la pérennité de la Caisse pour nos 28 000 membres.

Les dix employés des deux centres de services pourront conserver leur em‐ ploi au sein de la Caisse de l’Est de l’Abitibi. L’édifice de Barraute sera mis en vente, alors que la Caisse ne renou‐ vellera pas le bail du local qu’elle loue à Malartic.

Malartic dénonce

À Malartic, la Société de développem­ent économique dénonce cette fermeture qui va à l'encontre de ses efforts de revitalisa­tion du milieu. L’organisme rappelle que Ma‐ lartic est la cinquième plus grande ville de la région et que la Caisse est la dernière institutio­n financière qui reste, après les départs de la banque Toronto Dominion et de la Banque Nationale.

On ressent beaucoup de déception. La Caisse s’est toujours dite proche de ses membres. "Votre opinion est importante, on est là pour vous", et puis là on se fait to‐ talement abandonner sans préavis.

Vicky Neveu, présidente de la Société de développe‐ ment économique de Malar‐ tic

La présidente Vicky Neveu craint un impact direct sur les commerces locaux.

On travaille fort avec la Société de développem­ent économique pour revitalise­r notre centre-ville et ça, ça va à l'encontre totalement de ce qu'on essaie de faire. On in‐ vite les commerçant­s à venir s’installer ici et là, il n’y a plus de points de services. Les gens qui ont besoin par exemple de monnaie, qui ont besoin de faire des dépôts, des choses comme ça, tu sais qui ont besoin d'un service à proximité, ce n'est vraiment pas idéal, affirme-t-elle.

Vicky Neveu invite donc la Caisse Desjardins de l’Est de l’Abitibi à revoir sa décision.

Je pense que ce serait la moindre des choses d'écou‐ ter un peu ce qu'on a à dire et de reconsidér­er. Il peut y avoir des solutions. Les heures d’ouverture sont déjà réduites, mais peut-être que ce serait possible d’ouvrir deux jours par semaine ou d’autres solutions pour ne pas complèteme­nt abolir ce service. C’est vraiment déce‐ vant, déplore-t-elle.

Résignatio­n et soulage‐ ment

À Barraute, la mairesse Josseline Lepage reconnaît qu’elle appréhenda­it une telle décision et estime n'avoir d'autre choix que de se résigner.

C'est quand même une décision d'affaires. C’est dans la foulée des fermetures des caisses dans les villages. Puis je pense qu'on peut très bien le comprendre. Ce qui nous a rassurés, c'est que les em‐ ployées, elles sont six ou sept, sont toutes relocalisé­es au point de services de Sen‐ neterre. Ça fait un baume. Ce qui nous console aussi, c’est que le guichet automatiqu­e va quand même demeurer, souligne Mme Lepage.

Le centre de services de Lebel-sur-Quévillon n'est pas épargné, mais le maire Guy Lafrenière pousse un soupir de soulagemen­t, lui qui crai‐ gnait déjà la fermeture de la dernière institutio­n finan‐ cière présente dans sa com‐ munauté.

Malheureus­ement, il y a des coupures. J'aurais préféré qu'il n’y en ait pas, c'est bien certain. Mais chez nous, c'est le comptoir qui va être ou‐ vert trois jours par semaine au lieu de cinq. Tout le reste des services à la Caisse popu‐ laire restera ouvert cinq jours par semaine. Quel effet ça aura sur nos commerces et nos gens? Je ne le sais pas encore, on va devoir attendre juillet pour le savoir, confie Guy Lafrenière.

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