Un nouveau centre viendra en aide aux parents souffrant de dépression post-partum
Le mort tragique d'une mère réginoise est devenu une source d'inspiration pour l'ouverture, à Regina, d'un centre de bien-être périnatal destiné aux pa‐ rents souffrant de pro‐ blèmes de santé mentale.
En octobre 2023, âgée de 29 ans, Renée Ferguson a pris la décision de mettre fin à ses jours. Cette mère de deux enfants, aujourd'hui âgés de 1 et 3 ans, souffrait d'anxiété et d'une dépression post-partum.
La disparition de Renée Ferguson a marqué ses proches et sa communauté, d'autant plus que la Régi‐ noise s'efforçait activement d'améliorer son état, comme l'explique la conseillère au centre Prairie Heart Counsel‐ ling, Lindsay Gareau.
Elle suivait des séances de soutien psychologique, elle participait à un groupe heb‐ domadaire de soutien aux mères, elle suivait des cours de psychiatrie. [...] Elle faisait tout ce qu'il fallait, précise-telle.
Mes collègues et moimême ne pensions pas que la situation était aussi grave que ça.
Tout le monde a été bou‐ leversé. Ça a brisé le coeur de tout le monde.
Lindsay Gareau, conseillère au centre Prairie Heart Counselling
À la suite de la mort de Renée Ferguson, le centre Prairie Heart Counselling a entrepris des consultations avec les personnes en‐ deuillées. Quelle était la la‐ cune? Qu'est-ce qui avait manqué? , demandaient les membres du centre à la fa‐ mille et aux professionnels dans le but d'éviter qu'une telle situation ne se répète.
Nous avons trouvé la ré‐ ponse : ça prenait un village, explique Mme Gareau.
Ce village métaphorique, c'est le nouveau centre de bien-être I Love You More (Je t’aime encore plus), que Prai‐ rie Heart Counselling se pré‐ pare à inaugurer. Cet établis‐ sement est spécialement conçu pour soutenir les pa‐ rents qui font face à des pro‐ blèmes de santé mentale, en hommage à Renée Ferguson.
L'ouverture du centre est prévue pour le 1er juin pro‐ chain au coeur du centre commercial River Heights, à Regina. L’établissement pro‐ posera, entre autres, un caféclub matinal et des créneaux horaires pour rencontrer des conseillers sur place.
Selon les observations de Lindsay Gareau, la dépres‐ sion post-partum touche une mère sur cinq et un père sur dix.
Si ce centre peut éviter à une seule personne de mettre fin à sa vie, ce sera un succès, affirme-t-elle, pleine d'espoir.
Sourire ne signifie pas que tout va bien
Bien que les proches de Renée Ferguson aient été conscients qu'elle traversait une période difficile, ils ne réalisaient pas l'ampleur de sa souffrance, comme l'ex‐ plique sa mère, Kellie Le‐ febvre.
Ce n'est pas parce que quelqu'un sourit que tout va bien, précise-t-elle. Quand les gens disent qu'ils vont bien, ce n'est pas forcément le cas.
Si je lui disais : "Le t'aime", elle me répondait toujours "Je t'aime encore plus", se re‐ mémore Kellie Lefebvre. Cette phrase a inspiré le nou‐ veau nom du centre de bienêtre.
Kellie Lefebvre espère que le nouvel établissement arri‐ vera à rassembler des per‐ sonnes vivant des situations similaires à celle de sa fille afin de favoriser un soutien mutuel entre elles.
Je sais que ce sera un en‐ droit où l'on se rendra avec bienveillance et gentillesse, explique Kellie Lefebvre. Je pense que cela va leur per‐ mettre de rencontrer des personnes qui pourront les aider à surmonter leurs diffi‐ cultés.
Le nom du centre est un clin d'oeil à Renée Ferguson, mais aussi un message adressé aux personnes en si‐ tuation de détresse, souligne Lindsay Gareau.
Peu importe ce qui se passe dans votre monde, vous êtes aimés au-delà de toute mesure. Vous êtes ai‐ més au-delà de vos pensées intrusives. Je t'aime plus que l'obscurité. Je t'aime plus que la douleur, conclut-elle.
Avec les informations de Darla Ponace