Un détenu agressé avec une arme blanche à Québec
La victime ferait partie d’un gang de rue impliqué dans le trafic d’armes et de drogues
Un détenu reconnu pour son agressivité a été passé à tabac au Centre de détention de Québec, jeudi soir, alors que la hausse de la violence dans les prisons provinciales devient un enjeu de plus en plus évident.
L’agression est survenue vers 19 h dans un secteur de vie de l’établissement.
Selon nos informations, une lame a été utilisée pour infliger des blessures tranchantes à la gorge, à la nuque et aux bras d’un détenu.
« Les agents sont intervenus rapidement pour confiner les prisonniers dans leur cellule et prodiguer les premiers soins à la victime », souligne le président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie.
L’individu a ensuite été transporté au centre hospitalier où l’on ne craint pas pour sa vie, malgré la gravité de ses blessures, assure la Sûreté du Québec.
« Des enquêteurs et le Service d’identité judiciaire se sont rendus sur place pour faire la scène et éclaircir tout ça », indique Béatrice Dorsainville, porteparole du corps de police provincial.
GANG DE RUE
La victime, un homme de 28 ans, ferait partie des « 90z Rollin », un gang de rue d’allégeance bleue issu du nord-ouest de Montréal impliqué dans le trafic d’armes et de stupéfiants.
Il est toutefois trop tôt pour établir un lien entre l’attaque et son affiliation.
En 2023, le détenu en question a notamment écopé de cinq ans et demi de prison pour voies de fait graves, agression armée, vol qualifié, extorsion et introduction par effraction en Beauce, trois ans plus tôt.
« Des mesures de sécurité spéciales devaient être mises en place lors de ses transports pour protéger les agents. Il était reconnu pour son agressivité », précise M. Lavoie.
L’agresseur dans cette affaire est aussi bien connu des policiers, lui qui a un casier judiciaire long comme le bras remontant jusqu’en 2014, l’année de ses 18 ans.
Il a d’ailleurs des dossiers pendants en lien avec des voies de fait et une agression armée.
HAUSSE DE LA VIOLENCE
L’événement n’est pas sans rappeler une altercation semblable survenue moins de 24 heures plus tôt à l’établissement de détention de Donnacona. Un détenu y avait été aussi gravement blessé.
Pour Mathieu Lavoie, il s’agit d’une énième preuve de la hausse de la violence au sein des établissements carcéraux de la province.
« Clairement, on a une hausse des agressions. Envers le personnel, mais aussi entre les détenus et les différentes factions de gangs de rues. Les prisons débordent et le manque de personnel est flagrant », déplore-t-il.
« Ça devient criant de resserrer les mesures de sécurité pour empêcher les débordements, mais on n’a pas l’impression d’être écouté », ajoute le président national du syndicat.