Mon entrevue avec Justin Trudeau
L’autre jour, je vous présentais les questions que je poserais à la mairesse de Montréal Valérie Plante si jamais elle acceptait de se faire interviewer par moi.
Cette semaine, je vous présente mon entrevue imaginaire avec le (futur ex ?) premier ministre du Canada.
PAS UN PAYS, MAIS UN LABORATOIRE
« Bonjour, monsieur Trudeau, merci d’avoir accepté cette entrevue malgré votre horaire chargé.
Dans une entrevue au New York Times (entrevue qui est devenue célèbre, car personne, ni même le journaliste qui vous interviewait, n’a compris ce que vous vouliez dire), vous avez affirmé que le Canada allait devenir le premier pays postnational au monde.
Est-ce à dire que vous considérez le Canada comme un Holiday Inn géant, sans histoire, ni passé, ni culture propres ?
Est-ce pour dissoudre ce qu’il reste de l’identité canadienne que vous avez invité tous les miséreux de la planète à se pointer à nos frontières et ouvert toutes grandes les vannes de l’immigration ? Considérez-vous le Canada comme un laboratoire où vous allez continuer l’expérience amorcée par votre père en 1982 ?
Si le Canada est un hôtel, est-ce à dire que son premier ministre est une sorte de concierge, qui se contente de changer les draps et de remplir le minibar ? Est-ce comme ça que vous percevez votre poste ? Un gérant de bed and breakfast ?
Quand vous regardez votre gestion des frontières, des passeports, de l’immigration, le scandale du système de paie Phénix, la crise du logement, les divers problèmes qui accablent le système de santé canadien, l’explosion de la toxicomanie qui transforme les principales villes du pays en asiles à ciel ouvert, trouvez-vous que vous traitez bien votre clientèle – c’est-à-dire les gens qui déboursent de rondelettes sommes pour habiter à l’hôtel Canada ?
Vous ne trouvez pas que l’hôtel luxueux dont vous avez hérité ressemble de plus en plus à un motel crasseux ? »
CONFIDENCES SUR L’OREILLER
« Votre père disait que l’état n’avait rien à faire dans la chambre à coucher des citoyens canadiens. Or, depuis que vous êtes PM, on ne compte plus le nombre de programmes qui demandent aux citoyens qui proposent leur candidature de dévoiler leur orientation sexuelle.
Pourquoi voulez-vous savoir à tout prix ce que les Canadiens font dans leur chambre à coucher ?
Pourquoi, si vous voulez faire du Canada un pays postnational, vous ne cessez de célébrer l’héritage culturel des gens qui proviennent d’autres pays ? Et pourquoi vous habillez-vous en Indien quand vous visitez l’inde, comme les Dupond et Dupont ? L’identité culturelle, c’est bon pour les autres, mais pas pour nous ? Le Canadien idéal est un caméléon posé sur une courtepointe ?
L’AMI DES EXTRÉMISTES
Si le bilinguisme est si important pour vous, pourquoi avez-vous nommé une gouverneure générale qui ne parle pas français ? Vous saviez que cette nomination allait être perçue comme une gifle par les francophones du pays ! De deux choses l’une : ou vous êtes inconscient, ou vous vous foutez du fait français comme de votre première paire de chaussettes.
Laquelle des deux réponses choisissez-vous ? »
« Quelle est la plus grande attaque contre les droits et libertés des Canadiens, selon vous ?
La loi 21 ?
Ou l’exemption du Code criminel qui permet à tous les intégristes religieux habitant au Canada d’attiser la haine contre les femmes, les gais, les juifs, les trans — exemption que vous refusez de retirer, et exemption qui a permis à Adil Charkaoui de dire haut et fort (et impunément !) que les ennemis de Gaza devraient tous être tués par Allah ?
Pourquoi défendez-vous avec tant de vigueur les intégristes religieux qui sont homophobes, transphobes, sexistes et qui détestent la diversité, l’inclusion et la liberté de culte ?
Trouvez-vous que Joe Biden a fait preuve de décence et d’un grand sens des responsabilités lorsqu’il a décidé de se retirer pour le bien de son parti et de son pays ?
Merci, monsieur Trudeau, de votre franchise ! »
Pourquoi la vie sexuelle des Canadiens vous intéresse autant ?