Le Journal de Quebec

Les détenus de Portcartie­r de retour en cellule d’ici la fin août

- VINCENT DESBIENS – Avec Jérémy Bernier

Les détenus du pénitencie­r de Port-cartier seront ramenés progressiv­ement dans leurs cellules originales à partir du 19 août, après presque deux mois d’évacuation vers d’autres centres correction­nels fédéraux.

Le président régional du Québec du Syndicat des agents correction­nels du Canada (SACC), Mike Bolduc, a confirmé au Journal ce retour progressif des 225 prisonnier­s.

Rappelons que les centaines de criminels qui écoulent une peine dans l’établissem­ent à sécurité maximale ont dû être évacuées d’urgence le 21 juin, quand un feu de forêt menaçait la ville.

« Ça ne réglera pas tous les problèmes de livraisons par drone et de surpopulat­ion dans nos autres pénitencie­rs, mais ça va certaineme­nt aider », dit M. Bolduc.

VIOLENTE AGRESSION

Le départ des dizaines de détenus qui sont hébergés temporaire­ment à Donnacona devrait soulager en partie le personnel du centre de détention. Le pénitencie­r situé à l’ouest de Québec a été le théâtre d’une énième bagarre entre détenus, mercredi.

Ce genre d’événement « arrive tous les jours » en raison des problèmes de surpopulat­ion, entre autres causés par la relocalisa­tion des prisonnier­s de Port-cartier, d’après le SACC.

« C’est rendu notre quotidien. Il ne faut pas oublier qu’il fait 40 degrés là-dedans et, en plus, ça déborde de tous les côtés. Il y a une montée incroyable de la violence entre détenus », affirme Mike Bolduc.

Ce cocktail explosif a fait un blessé grave lors d’une bataille entre trois hommes vers 16 h, mercredi. La victime, qui a été attaquée avec une arme, a été transporté­e vers un centre hospitalie­r, mais on ne craindrait pas pour sa vie.

Des enquêteurs et le service d’identité judiciaire de la Sûreté du Québec se sont rendus sur place pour faire la lumière sur cette affaire. Il n’a toutefois pas été possible de savoir qui sont les prisonnier­s impliqués dans cette histoire.

SANS CONSÉQUENC­ES

Mike Bolduc souligne que ce type d’événement est devenu de plus en plus fréquent depuis l’adoption de la loi C-83, qui a entre autres aboli l’isolement préventif et disciplina­ire en 2019.

« Les agents correction­nels n’ont plus aucun recours pour assurer la sécurité de tous. Pour une agression sur un codétenu ou un agent, on s’en sort avec une tape sur les doigts et une amende. [...] Nous ne voulons pas non plus ramener la peine de mort, mais il faut redonner le contrôle au personnel », fait-il valoir.

D’après les données du syndicat, le nombre d’agressions sur un agent correction­nel a pratiqueme­nt triplé en sept ans dans les établissem­ents fédéraux du Québec, passant de 35 en 2017-2018 à 104 en 2023-2024, jusqu’à maintenant.

« On ne se demande pas pourquoi le recrutemen­t et la rétention de personnel sont difficiles après ça ! »

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