Le Journal de Quebec

Au bout du compte, on en a eu pour notre argent

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Si, après le troisième match, quelqu’un m’avait dit que l’on était sur le point d’assister à l’une des finales les plus excitantes de l’histoire de la LNH, j’aurais invité mon interlocut­eur à retourner son stock à la SQDC.

Dans ces pages, j’avais moi-même fait part de ma déception concernant l’ambiance et l’enjeu devenus pratiqueme­nt nuls de ma première finale en sol canadien. Douze jours plus tard, force est d’admettre qu’on en a eu pour notre argent.

D’abord parce qu’on a assisté à une remontée qui ne s’était pas vue depuis la capitulati­on de l’allemagne nazie. Aucune équipe, depuis les Red Wings de Detroit d’avril 1945, n’était parvenue à forcer la tenue d’un match ultime après avoir perdu les trois premiers rendez-vous de la finale.

Ce retour inespéré, on le doit en grande partie aux deux soirées de quatre points de Connor Mcdavid. Du jamais-vu pour un joueur dont l’équipe a le dos au mur.

D’ailleurs, le capitaine des Oilers d’edmonton a profité des deux derniers mois pour prouver qu’il était la supervedet­te d’une génération. On s’en doutait déjà, mais là, c’est confirmé.

Dans l’histoire de la LNH, il n’y a que Wayne Gretzky et Mario Lemieux qui ont accumulé plus que les 42 points récoltés par Mcdavid. Pas surprenant qu’il ait remporté le trophée Conn-smythe de façon presque unanime (16 votes de première place sur 17).

ILS ONT EU PEUR

Même si c’était dans une cause perdante, le numéro 97 n’a pas volé le titre de joueur le plus utile des séries. J’ai eu la chance de couvrir son parcours à partir de l’affronteme­nt contre les Canucks de Vancouver. S’il est spectacula­ire à la télé, c’est encore plus le cas en personne.

Sa vitesse, son accélérati­on et ses changement­s de direction sont époustoufl­ants. Ce qu’il y a d’encore plus impression­nant, c’est que son cerveau et ses mains sont également assez vifs pour suivre.

Malgré toute la bonne volonté de Mcdavid, les Oilers n’ont pas réussi le miracle. C’est triste pour lui, pour Vincent Desharnais et pour Corey Perry, qui se trouve dans le camp des perdants pour la quatrième fois en cinq ans.

Mais on peut se réjouir pour Roberto Luongo, conseiller spécial au directeur général des Panthers, Bill Zito. L’ancien gardien avait vécu l’agonie d’un revers dans un match ultime avec les Canucks, en 2011. C’est également une belle récompense pour Sylvain Lefebvre, qui s’est joint aux Panthers à titre d’entraîneur adjoint, l’an dernier.

UN COACH RÉCOMPENSÉ

Et que dire de Paul Maurice, qui roule sa bosse derrière des bancs de la LNH comme entraîneur-chef depuis 1995 ? Ses 1848 parties de saison régulière le placent au deuxième rang derrière les 2141 de Scotty Bowman.

À 57 ans et 146 jours, il est devenu le deuxième plus vieil entraîneur-chef à remporter sa première coupe Stanley. On peut comprendre tout le soulagemen­t qu’il a laissé transparaî­tre lorsqu’il a soulevé le précieux trophée.

D’ailleurs, on peut se demander si le fait de l’avoir remporté au terme de sept rencontres a fait en sorte qu’il a savouré davantage le moment.

Tout comme ses Panthers, il a eu peur. On peut le comprendre.

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PHOTO AFP Les joueurs des Panthers se sont rués sur leur gardien Sergei Bobrovsky au terme de la finale de la Coupe Stanley, lundi soir, en Floride.
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