Emmanuel Macron s’alarme d’un risque de « guerre civile »
AFP | Les programmes des « deux extrêmes » mènent « à la guerre civile » : le président français, Emmanuel Macron, a frontalement attaqué ses rivaux à six jours des législatives, hier, ciblant notamment le chef de l’extrême droite, Jordan Bardella, qui s’est dit « prêt » à gouverner.
Dans une nouvelle prise de parolefleuve, auprès du balado Génération
Do It Yourself , le président de la République n’a pas mâché ses mots en direction du Rassemblement national (RN, extrême droite), favori du scrutin, et de La France insoumise (LFI, gauche radicale).
« La réponse de l’extrême droite » en matière d’insécurité : « parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, c’est en ça qu’elle divise et qu’elle pousse à la guerre civile », a-t-il lancé. Et en face, LFI propose « une forme de communautarisme », « mais ça, c’est aussi la guerre civile derrière ».
« PRÊTS » À GOUVERNER
« Un président de la République ne devrait pas dire cela », a répliqué Jordan Bardella, tandis que Jean-luc Mélenchon, le leader de LFI, accusait Emmanuel Macron d’être « toujours là pour mettre le feu ».
Le jeune président du RN a tenu, hier matin, une longue conférence de presse pour tenter de rassurer sur son programme, après une semaine de flottement lors de laquelle son camp avait semblé reculer sur plusieurs de ses mesuresphares, dont l’abrogation de la très contestée réforme des retraites adoptée en 2023.
« Nous sommes prêts » à gouverner, a-t-il répété alors que les sondages créditaient son parti de 35,5 à 36 % des voix.
Le RN est « le seul mouvement à pouvoir mettre en oeuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations » des Français, a affirmé celui qui, à 28 ans, aspire à devenir premier ministre.
« Le RN n’est pas prêt à gouverner », lui a répondu le premier ministre macroniste, Gabriel Attal. C’est « un parti d’opposition et non pas un parti de gouvernement », a-t-il argué.
« BIG BANG DE L’AUTORITÉ »
Dans son programme, Jordan Bardella propose notamment « un big bang de l’autorité » à l’école dès septembre, avec interdiction des téléphones portables dans les établissements et expérimentations du port de l’uniforme.
Sur l’étranger, il a répété qu’il maintiendrait le soutien de la France à Kyïv, mais s’opposerait à l’envoi de missiles longue portée et de troupes françaises en Ukraine. Il a aussi écarté, dans l’immédiat, la reconnaissance d’un État palestinien, estimant que « ce serait reconnaître le terrorisme ».
Le camp d’emmanuel Macron, critiqué de toutes parts pour avoir dissous l’assemblée nationale, apparaît comme la plus affaiblie des trois forces en lice (de 19,5 à 20 %).