UN ANCIEN DES CAPITALES AUX PORTES DELA MLB
Le lanceur Miguel Cienfuegos vient d’être promu au niveau AAA des filiales des Padres de Sandiego
Miguel Cienfuegos s’est présenté au camp d’équipe Québec pendant la pandémie, avec comme simple espoir de se tailler un poste au sein de cette formation de la Ligue Frontière qui était constituée de joueurs des Capitales et des Aigles de Trois-rivières. Trois ans et demi plus tard, le lanceur québécois se retrouve aux portes du baseball majeur.
Il y a une semaine, le gaucher de 26 ans a été promu au niveau AAA des filiales des Padres de San Diego, avec les Chihuahuas d’el Paso, après avoir passé environ une saison dans le A fort de l’organisation, à Fort Wayne, dans l’indiana.
« Dire qu’il y a quelques années à peine, je n’avais aucune expérience, même dans le baseball indépendant, lance “Fuego” en entrevue au Journal. À l’époque, Pat [Scalabrini, le gérant des Capitales] m’avait dit que la porte était juste un petit peu ouverte pour moi. »
Et non seulement ses chances étaient faibles de se tailler un poste au sein d’équipe Québec au printemps 2021, mais deux ans auparavant, l’artilleur originaire de Laval était sur le point de faire un trait sur sa carrière de joueur.
LES EMBÛCHES ONT RAPPORTÉ
C’est donc dire que l’improbable ascension de Cienfuegos s’est poursuivie à vitesse grand V au cours des derniers mois. Mais non, celle-ci n’a pas été le long fleuve tranquille que laisse présager une aussi rapide montée des échelons.
« Oh boy! » lâche-t-il en riant, quand on lui rappelle que notre dernière conversation remonte à décembre 2022, au moment où il s’est entendu avec les filiales des Padres.
Car oui, la dernière année et demie a été ponctuée de grands moments au monticule ou dans les stades, à performer devant près d’une dizaine de milliers de spectateurs, et à découvrir sa nouvelle réalité dans une organisation de la MLB.
Mais il y a également eu ce problème de visa de travail, qui a retardé l’arrivée au camp d’entraînement du volubile et confiant lanceur, à l’hiver 2023. Puis, cette douleur à une épaule, qui est venue freiner des débuts prometteurs au monticule, le forçant à subir des traitements pendant deux mois en Arizona, en attendant qu’une place se libère pour lui dans l’une des filiales.
Et sur le plan personnel, le nouveau marié et son épouse ont aussi dû apprendre à concilier avec la nouvelle réalité du baseball affilié, là où les joueurs peuvent être appelés à déménager très rapidement.
UN DISCOURS INATTENDU
Une fois de plus, toutes les embûches ont toutefois fini par porter leurs fruits. C’était il y a un peu plus d’une semaine, quand son gérant lui a appris devant tous ses coéquipiers qu’il poursuivrait sa carrière dans le dernier niveau avant la MLB.
Le tout dans un discours touchant, qui restera longtemps gravé dans sa mémoire.
« On m’avait déjà lâché des petits commentaires dans la journée, mais je ne le savais pas. Puis, après le match, le gérant commence à raconter à quel point on a été privilégiés de compter sur ce joueur parmi le groupe. Des beaux compliments ! Et à la fin, il dit : “Miguel Cienfuegos s’en va à El Paso demain !” »
« Le vestiaire a explosé ! Beaucoup d’émotions, de positivisme... c’était vraiment un beau moment », ajoute-t-il avec un sourire dans la voix.
SON BUT ULTIME
Maintenant, même si sa grande confiance l’a sans aucun doute aidé à gravir les échelons rapidement au cours des dernières années, Cienfuegos veut garder la tête froide.
Après tout, combien de joueurs, dans l’histoire, sont arrivés aux portes du baseball majeur sans jamais parvenir à les franchir ?
Oui, la MLB est son « but ultime ». Ce l’est depuis longtemps. Il y croit parce qu’il sait qu’il peut être un lanceur encore plus performant qu’il ne l’est présentement, et qu’il tente chaque jour d’ajouter des cordes à son arc.
Et le AAA, souligne Cienfuegos, c’est déjà « un peu comme les ligues majeures ».
Les joueurs y sont traités aux petits oignons: l’avion, les sacs faits par le personnel, les grands hôtels et les bons repas. Alors, il assure qu’« il profite du moment ».
« Je sais que je suis à un appel, que ma vie peut changer dans quelques semaines, dans quelques mois », avance-t-il.