Cinq pères mémorables du cinéma québécois
À l’occasion de la fête des Pères, Le Journal rend hommage à des personnages marquants du grand écran
Ils nous ont bouleversés, attendris, fait rire, mais aussi parfois fait rager par leur maladresse et leur incapacité à exprimer leurs émotions. Pour souligner la fête des Pères, Le Journal rend hommage à cinq personnages de pères marquants de notre cinéma.
1 Gervais dans C.R.A.Z.Y.
Pendant sa belle et longue carrière, le regretté Michel Côté nous a offert plusieurs beaux personnages de pères, que ce soit dans la comédie policière De père en flic ou dans le thriller Ma fille, mon ange. Mais le plus inoubliable d’entre eux demeure sans contredit le Gervais Beaulieu qu’il a incarné dans le film culte C.R.A.Z.Y. (de Jean-marc Vallée), un père autoritaire qui a du mal à accepter l’homosexualité de son fils (joué par Marc-andré Grondin), dans le Québec des années 1970. Impossible de ne pas verser une larme en le voyant enfin se réconcilier avec son fils à la fin du film.
2 Rémy dans Les invasions barbares
Rémy Girard a fait pleurer le Québec entier il y a une vingtaine d’années avec son interprétation mémorable de Rémy, un professeur d’université et coureur de jupons qui renoue avec son fils (Stéphane Rousseau) alors qu’il fait face à un cancer en phase terminale. Récompensé par l’oscar du meilleur film en langue étrangère en 2004, ce chef-d’oeuvre de Denys Arcand a permis à l’acteur fétiche du cinéaste de briller partout dans le monde et même d’être encensé dans les pages du New York Times.
3 David dans Starbuck
Avec cette comédie à succès sortie en 2011, le réalisateur Ken Scott et son coscénariste Martin Petit ont trouvé une façon drôlement originale d’aborder le thème de la paternité. Patrick Huard y incarne un éternel adolescent de 42 ans qui découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants conçus à partir de ses dons de sperme et que 142 d’entre eux désirent connaître son identité. Cette idée de scénario a fait elle-même des petits puisque Starbuck a fait l’objet d’un remake français intitulé Fonzy et d’une version hollywoodienne réalisée par Scott lui-même et produit par nul autre que Steven Spielberg.
4 François dans Gaz Bar Blues
Le cinéaste Louis Bélanger n’a jamais caché que l’émouvant personnage de François Brochu, dit Le Boss, incarné par Serge Thériault dans Gaz Bar Blues, était un hommage à son propre père qui a été propriétaire d’une station-service dans le quartier Limoilou, à Québec. Magistral dans la peau de ce père veuf atteint de la maladie de Parkinson, Thériault a remporté le prix Jutra du meilleur acteur en 2004 pour cette performance, battant au fil d’arrivée Rémy Girard, nommé pour son rôle dans Les invasions barbares.
5 Germain dans Camion
Le cinéaste Rafaël Ouellet livre lui aussi un hommage à son père – qui a été camionneur pendant 40 ans – dans ce portrait tendre et émouvant d’un veuf (bouleversant Julien Poulin) qui vient d’abandonner son métier après avoir été traumatisé par un accident de la route qui a coûté la vie à une femme. Rongé par la culpabilité, il tentera de reconstruire les ponts avec ses deux fils trentenaires (Patrice Dubois et Stéphane Breton) qu’il a perdus de vue depuis des années.