Le Journal de Quebec

Contre Trump à la Maison-blanche : se munir de garde-fous

- Richard.latendress­e @quebecorme­dia.com

L’élection présidenti­elle américaine cette année, c’est une campagne de peur. Dans un cas, celui de Donald Trump, il tord ses mésaventur­es judiciaire­s pour en tirer des leçons pour ses partisans. Chez Joe Biden et les démocrates, on puise dans les propos de l’ex-président pour avertir que personne ne sera à l’abri de sa vengeance.

Pas étonnant que, sondage après sondage, les Américains répètent leur méfiance envers l’autre camp politique. Plutôt que de suivre un trajet d’idées et de projets de société, cette course à la présidence est parsemée de descriptio­ns apocalypti­ques de ce que la victoire de l’autre camp entraînera.

Hier matin encore, Donald Trump tordait les péripéties que lui a fait vivre le système judiciaire américain – « ma maison a été pillée… ma photo d’identité judiciaire a été prise… j’ai été arrêté, bâillonné et traîné devant le tribunal… le juge démocrate corrompu de mon procès truqué par Biden a menacé de me jeter en prison… » –, pour clamer qu’il absorbait ces attaques pour empêcher qu’on ne s’en prenne à ses supporteur­s.

POUR LES DÉMOCRATES, L’EMBARRAS DU CHOIX

Les démocrates, eux, s’inspirent directemen­t des commentair­es du candidat républicai­n pour prouver son fanatisme. Que ce soit sa façon de décrire ses rivaux politiques –

« les communiste­s, les marxistes, les fascistes et les voyous de la gauche radicale qui vivent comme de la vermine dans les limites de notre pays et qui mentent, volent et trichent lors des élections… » – ou ses promesses de militarise­r la déportatio­n de millions de sans-papiers, son éventuel retour à la Maison-blanche devrait suffire, selon eux, à éveiller la terreur chez ceux et celles qui ont à coeur la démocratie et le respect du droit.

Cette inquiétude, elle habite aussi les dirigeants des grandes démocratie­s qui étaient réunis jeudi et vendredi en Italie au sommet du G7. Deux d’entre eux – le président français Emmanuel Macron et le premier ministre canadien – n’ont pas oublié ce que négocier avec Donald Trump signifie. Justin Trudeau, d’ailleurs, porte toujours les cicatrices du sommet de Charlevoix en 2018, lorsque le président républicai­n l’avait qualifié de « faible et malhonnête ».

Avec son « America First » et ses attaques répétées contre L’OTAN, l’ancien président avait brisé ces certitudes vieilles de plusieurs décennies selon lesquelles les Étatsunis seraient une force stabilisat­rice dans les affaires transatlan­tiques et assureraie­nt toujours la sécurité de l’europe.

DÉFENDRE L’UKRAINE À LONG TERME

L’exil de la Maison-blanche n’a pas adouci Donald Trump. La Russie, a-t-il déclaré, pourrait « faire tout ce qu’elle veut » envers les membres de L’OTAN qui ne respectent pas leurs obligation­s en matière de dépenses militaires. Et sans apporter le moindre détail, il a prétendu pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine en vingt-quatre heures.

Perplexes, les leaders du G7 se sont plutôt rabattus sur une série de nouvelles initiative­s visant à mettre l’aide occidental­e aux Ukrainiens à l’abri des caprices de l’ancien président. À l’initiative de Washington, ils ont donc approuvé le principe d’un prêt de cinquante milliards de dollars à Kyïv, garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes gelés, des actifs estimés à près de 300 milliards de dollars.

Les membres de L’OTAN comptent aussi ratifier un nouveau plan selon lequel l’alliance prendra le relais des États-unis dans la coordinati­on de l’aide militaire à l’ukraine.

C’est tout dire : on en est rendu à se préparer au pire en se munissant de garde-fous au cas où Donald Trump reprendrai­t les commandes de la première puissance économique et militaire du monde.

On en est rendu à se préparer au pire en se munissant de gardefous au cas où Trump reprendrai­t les commandes.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, LE JOURNAL ?? Donald Trump, alors président américain, lors de son arrivée à la base militaire de Bagotville avant de prendre un hélicoptèr­e pour Charlevoix, où avait lieu le sommet du G7, le 8 juin 2018.
PHOTO D’ARCHIVES, LE JOURNAL Donald Trump, alors président américain, lors de son arrivée à la base militaire de Bagotville avant de prendre un hélicoptèr­e pour Charlevoix, où avait lieu le sommet du G7, le 8 juin 2018.
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