Le Journal de Quebec

D’autres idées pour le transport

- TAÏEB MOALLA

Cette semaine, CDPQ Infra a proposé un vaste plan CITÉ de 15,5 G$, sur 15 ans, pour améliorer la mobilité dans la grande région de la Capitale-nationale. Tous les regards se sont logiquemen­t tournés sur les dizaines de kilomètres de tramway et de SRB proposés tant à Québec qu’à Lévis. On a également beaucoup parlé du 3e lien interrives, qualifié de non justifié selon les besoins en mobilité. Par contre, certains éléments du rapport de 140 pages sont passées sous le radar. En voici cinq. La desserte de l’aéroport de Québec

Sur la carte du tracé proposé, une ligne en pointillés attire immédiatem­ent l’attention.

Elle relie le terminus Le Gendre (Cap-rouge) à l’aéroport de Québec.

Faut-il comprendre que CDPQ Infra recommande que le tramway aille un jour jusqu’à l’aéroport internatio­nal Jean-lesage ?

« Un lien entre le pôle multimodal Le Gendre et l’aéroport pourrait être étudié si l’achalandag­e le justifie dans les années subséquent­es, en lien notamment avec la création de nouveaux développem­ents au sud de l’aéroport », peut-on lire.

Cette éventuelle desserte est donc fort hypothétiq­ue.

Elle ne fait partie d’aucune des trois phases suggérées et aucun échéancier ni coût n’y est associé.

Cinq nouvelles lignes d’autobus express

Outre les différente­s phases du tramway et du Service rapide par bus (SRB), CDPQ Infra suggère la mise en place de cinq lignes d’autobus express, dès la première phase, qui permettron­t des gains de temps de 5 à 20 minutes.

Ces lignes, à mettre en place dès 2030, sont les suivantes : Val-bélair, Beauport, Lebourgneu­f, Caprouge et Desjardins (de Lévis à Sainte-foy).

Leur fréquence sera de 15 minutes aux heures de pointe et on aménagerai­t de nombreuses voies réservées pour leur circulatio­n.

« Les lignes compteront des arrêts uniquement aux extrémités des corridors ciblés pour offrir des parcours les plus directs possibles », fait-on savoir.

« Afin de maximiser les vitesses commercial­es des lignes, différente­s mesures préférenti­elles sont prévues telles que des voies réservées sur les accotement­s des autoroutes, des feux prioritair­es à certains carrefours, des voies réservées, etc. »

Le coût projeté de ce réseau d’autobus est de 780M$.

De l’espace pour les vélos

CDPQ Infra affirme que les différents pôles multi-modaux « devront être reliés par des réseaux cyclables sécurisés adaptés et dotés d’abris vélos sécurisés pour encourager l’intermodal­ité ».

On note que les modes de déplacemen­ts actifs, comme le vélo, sont particuliè­rement pertinents pour les déplacemen­ts de 2 à 5 km.

« Les aménagemen­ts en voirie pour les différente­s lignées proposées procureron­t également l’opportunit­é de redéfinir les espaces et de donner leur place aux modes actifs », note le document de 140 pages.

Un meilleur accès au traversier Québec-lévis

Le rapport constate d’emblée que l’attractivi­té du service de traversier entre Québec et Lévis est actuelleme­nt « limitée » à cause de l’accès en transport collectif aux gares fluviales tant à Québec qu’à Lévis.

Le Plan CITÉ propose « de créer des lignes d’autobus dédiées et spécifique­ment synchronis­ées aux horaires des navettes fluviales ».

Après discussion­s avec le Réseau de transport de la Capitale (RTC) et de la Société de transport de Lévis, le but affiché sera d’avoir un trajet synchronis­é autobus-traversier, du pôle Desjardins (Lévis) au pôle Colline Parlementa­ire, en 30 minutes.

Les enjeux environnem­entaux

De tout le plan CITÉ, deux portions du tramway, prévues seulement en 3e phase, nécessiter­aient des évaluation­s environnem­entales et, possibleme­nt, un BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent).

Il s’agit d’abord de la portion du tramway située entre Charlesbou­rg et Lebourgneu­f et du tunnel consacré au transport en commun entre Québec et Lévis.

Notons toutefois que le gouverneme­nt Legault ne s’est engagé formelleme­nt que pour la réalisatio­n de la première phase du tramway.

D’autre part, CDPQ Infra juge que son plan CITÉ permettra « une réduction importante des GES (gaz à effet de serre) », mais cette diminution anticipée n’a pas été quantifiée de façon précise.

 ?? ?? Une ligne en pointillés sur le tracé proposé par la CDPQ Infra semble recommande­r que le tramway se rende un jour jusqu’à l’aéroport internatio­nal Jean-lesage.
Une ligne en pointillés sur le tracé proposé par la CDPQ Infra semble recommande­r que le tramway se rende un jour jusqu’à l’aéroport internatio­nal Jean-lesage.
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 ?? ?? À lire aussi: la chronique de Rémi Nadeau sur le 3e lien en page 17
À lire aussi: la chronique de Rémi Nadeau sur le 3e lien en page 17

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