Faire le choix de la bientraitance, un geste à la fois
La lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité ne doit pas cesser, mais peut-être pourrions-nous collectivement tendre vers la bientraitance.
La maltraitance envers les personnes aînées n’est pas toujours intentionnelle et elle peut survenir en raison de fausses croyances qui sont parfois normalisées, telles que l’idée que les personnes aînées sont vulnérables, qu’elles ne peuvent pas prendre soin d’elles-mêmes ou qu’elles ne sont pas des membres productifs de la société.
Mélanie Couture, titulaire de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées de l’université de Sherbrooke, fait remarquer que le potentiel de maltraitance commence dès lors qu’on fait de l’âgisme.
« Discriminer, exclure, ignorer des individus en fonction de leur appartenance à un groupe d’âge n’a pas lieu d’être. Ce sont des humains qui ont des besoins de base comme nous tous. »
Face à ces situations, il peut être préférable de chercher à établir une culture de bientraitance. « Il faut changer notre perception, notamment du vieillissement, ajoute-t-elle. Une personne en situation de vulnérabilité n’est pas nécessairement une personne âgée. On a tous le devoir de bientraiter les autres. »
D’ailleurs, le Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées a revu sa définition de la bientraitance pour qu’elle puisse s’appliquer « sans égard à l’âge, au milieu, au contexte ou à la vulnérabilité des individus ».
Culture de la bientraitance
Les organisations (résidences, établissements de santé ou d’hébergement), le personnel (préposés aux bénéficiaires, personnel infirmier, médecins, etc.), les personnes proches aidantes, les bénévoles, les membres de la famille ainsi que les personnes aînées elles-mêmes ont le devoir d’adopter des comportements qui développent une culture de la bientraitance. Et tous les gestes comptent, les plus simples comme les plus importants.
En voici quelques-uns en fonction des six principes directeurs établis par le gouvernement du Québec :
• Placer la personne au centre de ses actions en la consultant systématiquement et en ne présumant pas de ce qui lui convient.
• Favoriser l’autodétermination et l’autonomisation en respectant les choix de la personne même s’ils ne sont pas ceux qu’on aurait faits.
• Respecter la personne et sa dignité en cognant à la porte avant d’entrer.
• Favoriser l’inclusion et la participation sociales en facilitant les échanges et les rencontres.
• Intervenir avec savoir-faire et savoir-être en encourageant la personne à s’exprimer.
• Offrir un soutien concerté en s’assurant que les informations importantes sont connues par l’ensemble des intervenants.