Le Journal de Quebec

Les cégeps réclament un « coup de barre »

La diplomatio­n stagne et les édifices font peine à voir

- DAPHNÉE DION-VIENS

Après avoir donné un grand coup de barre pour améliorer le taux de diplomatio­n et rénover les écoles, il est grand temps de s’attaquer aux mêmes enjeux dans le réseau collégial, affirme le PDG sortant de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay.

À quelques semaines de tirer sa révérence, après une dizaine d’années à la tête de cette organisati­on, M. Tremblay ne cache pas son inquiétude.

En 2021, Québec a lancé un plan d’action, assorti d’un budget de 180 millions $, pour faire passer le taux de diplomatio­n dans les cégeps de 64 % à 70 % en cinq ans.

Toutefois, cet indicateur fait du surplace, les sommes prévues d’ici deux ans iront en diminuant et aucun finan- cement spécifique n’est prévu par la suite.

« On est devant un précipice. Quand on parle de diplomatio­n, si on ne fait pas des efforts sur dix ans, on perd notre temps », laisse-t-il tomber lors d’une entrevue avec Le Journal à l’approche de son départ.

Le dernier budget provincial prévoit une hausse des dépenses de 3 %, ce qui permet tout juste au réseau collégial de se maintenir à flot, précise-t-il.

Or, le Québec a plus que jamais besoin d’augmenter le taux de diplomatio­n au collégial, puisque plus de 90 % des emplois qui seront créés dans les prochaines années nécessiter­ont au moins une formation collégiale, indique M. Tremblay qui réclame à nouveau un « coup de barre ».

CÉGEPS VÉTUSTES

Les mêmes efforts doivent d’ailleurs être faits pour rénover les cégeps, alors que leurs infrastruc­tures se sont détériorée­s à une vitesse préoccupan­te au cours des dernières années : les deux tiers (65 %) sont en mauvais état, alors que cette proportion était de 24 % il y a cinq ans, indiquait la vérificatr­ice générale du Québec dans un rapport rendu public la semaine dernière.

Les cégeps de La Pocatière et de Saint-laurent ont notamment dû fermer des bâtiments en raison de problèmes de structure et de risques d’effondreme­nt.

Les maigres sommes investies dans les dernières années pour entretenir et rénover les cégeps expliquent cette détériorat­ion rapide, indique M. Tremblay.

« Après avoir fait un effort marqué du côté du primaire et du secondaire, [l’état] des écoles s’améliore, mais [celui des] cégeps se détériore », déplore-t-il.

Des sommes doivent aussi être consacrées à la modernisat­ion d’équipement dans les programmes d’enseigneme­nt, ajoute-t-il.

« Le discours du gouverneme­nt a toujours été de prioriser l’éducation, mais si on veut vraiment faire une différence, ça prend un message encore plus fort que celui qu’on a présenteme­nt », affirme Bernard Tremblay.

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BERNARD TREMBLAY PDG, Fédération des cégeps

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