Une quatrième génération à la tête de Desharnais Pneus et Mécanique
Les soeurs veulent faire prospérer l’entreprise tout en faisant un maximum de place aux femmes
Deux soeurs se préparent à prendre la relève de leur père à la tête de Desharnais Pneus et Mécanique. Les deux entrepreneures de quatrième génération veulent faire prospérer l’entreprise fondée par leur arrière-grand-père en 1949 tout en faisant un maximum de place aux femmes dans un domaine traditionnellement masculin.
Claudia et Mélanie Desharnais ont toujours su qu’elles reprendraient un jour les rênes des mains de leur paternel, Denis, à la tête de l’entreprise familiale.
« Ç’a toujours été notre projet. Je ne dirai pas qu’il n’y a pas eu des moments d’hésitation ou de remise en question, mais depuis qu’on est toutes petites, c’est ce qu’on voulait faire », fait valoir Claudia Desharnais, l’aînée et vice-présidente de l’entreprise qui compte six points de service dans la grande région de Québec.
Questionnées à savoir si le mot retraite a commencé à faire son apparition dans le vocabulaire de leur père, les soeurs
Desharnais ont rapidement balayé cette idée de la main.
« Je ne pense pas que ça va arriver un jour, blague Mélanie Desharnais, elle aussi vice-présidente. Il a commencé à lever le pied et à profiter de la vie davantage, mais il a cette entreprise tatouée sur le coeur et il sera toujours impliqué. »
Chose certaine, les filles de l’actuel président lui sont extrêmement reconnaissantes de les avoir intégrées à parts égales dans l’aventure lancée par Philibert Desharnais, lorsqu’il a transformé une partie de sa maison en station-service, il y a 75 ans.
« On a chacun notre caractère, mais on est très complémentaires et on croit beaucoup au travail d’équipe », constate la plus âgée.
« GRANDE CRÉDIBILITÉ »
Dire que les deux femmes d’affaires savent ce qu’elles veulent faire depuis l’enfance n’est pas une exagération. La cadette confie avoir commencé à travailler au bureau avec sa mère dès l’âge de 9 ans.
« Claudia a commencé à 12 ans à classer des factures et à aider notre mère. J’étais trop jeune pour rester toute seule à la maison, donc j’ai dû participer moi aussi ! Ce n’était pas la job la plus passionnante au monde, mais on était fières de travailler pour la compagnie », raconte-t-elle.
Dès l’âge de 15 ans, les deux femmes d’affaires ont intégré la salle de montre de la succursale du boulevard Charest et ont commencé à vendre des pneus et à conseiller la clientèle.
« Je vendais des pneus à des messieurs et je n’avais même pas mon permis », lance Claudia Desharnais.
« Disons que ç’a forgé le caractère de devoir prouver qu’on avait les connaissances pour dépasser les préjugés », poursuit l’aînée.
PLACE AUX FEMMES
L’une des choses qui rendent les soeurs Desharnais très fières de leur entreprise est de compter de plus en plus de représentantes de la gent féminine parmi leurs employés ou, comme elles aiment les appeler, leur « famille élargie ».
Sur environ 200 salariés, Desharnais Pneus et Mécanique emploie une trentaine de femmes.
En 2012, Desharnais avait d’ailleurs créé un tollé dans les sphères féministes en lançant sa « division rose », une initiative dont l’objectif était de rendre les femmes plus à l’aise lors de leur visite au garage en leur donnant le choix de demander à être servies par une autre femme.
Encore à ce jour, les deux soeurs s’expliquent mal comment une initiative qui se voulait inclusive a pu être si mal accueillie.
« On veut faire travailler plus de femmes dans un domaine à vocation typiquement masculine. Ça n’a rien de réducteur, bien au contraire », soutient Mélanie Desharnais.
EN TRANSFORMATION
Il n’y a pas qu’au sein de la direction que des changements se profilent à l’horizon chez Desharnais Pneus et Mécanique. L’augmentation du nombre de véhicules électriques sur les routes demande une certaine adaptation sur le plancher du garage également.
Toutefois, l’entreprise de quatrième génération affirme avoir vu la vague venir et s’être préparée en conséquence pour servir au mieux ses clients.
« Ça fait des années qu’on forme notre personnel pour travailler sur les véhicules électriques. [...] On arrive à bien gérer cette nouvelle réalité », explique la cadette des deux soeurs.