Coupable de l’homicide involontaire d’une ado… 13 ans après les faits
« Il a volé sa vie », a témoigné la mère de la victime, morte à l’âge de 16 ans
La famille d’une adolescente tuée il y a 13 ans dans Lanaudière par une roche lancée en direction du véhicule où elle se trouvait respire enfin un peu mieux : un homme a enfin reconnu, devant le tribunal, avoir contribué à sa mort.
« On est content que la lumière se fasse sur cette tragédie, sur le drame, a confié la mère de la jeune femme, qui, comme l’accusé, ne peut être identifiée sur ordre de la cour. Au moins, de mon vivant, je vais savoir un petit bout de la vérité. »
« [Elle] est morte à 16 ans. Il a volé sa vie, il a volé une partie de la mienne, de celle à sa soeur et tous les proches qui avaient des beaux projets de vie avec elle », ajoute-t-elle.
Cette maman, qui refuse encore de croire que justice a été rendue, nageait dans le plus grand des mystères depuis presque 13 ans.
Voilà qu’hier, un individu de 29 ans a admis sa culpabilité face à une accusation d’homicide involontaire, au palais de justice de Joliette, en Chambre de la jeunesse.
CHICANE LORS D’UNE SOIRÉE
Cette triste histoire s’est déroulée en 2011, chez l’accusé à Rawdon, lors d’une soirée autour du feu. Des adolescents avaient consommé alcool et cannabis.
La victime s’était chicanée avec son ex, si bien qu’elle avait fait appel à son copain pour qu’il vienne la chercher, à bord d’une camionnette.
L’accusé a suggéré d’utiliser des roches pour s’en prendre au conducteur. L’une d’elles a toutefois percuté la victime. Elle a succombé à ses blessures plus tard.
S’il a été impossible de déterminer hors de tout doute raisonnable qui avait lancé le projectile, l’accusé a néanmoins reconnu avoir contribué au décès de l’adolescente.
La cause revient en cour en décembre prochain. Une suggestion commune de la peine devrait être présentée.
Le délinquant écoperait d’une sentence conforme à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, mais serait incarcéré avec des adultes.
TRAVAIL DE LONGUE HALEINE
Le dossier était traité comme un cold case par la Sûreté du Québec (SQ) depuis 2021.
De la preuve recueillie à l’époque de l’homicide, des avancées technologiques et de « nouveaux éléments » ont permis aux enquêteurs de lancer un mandat d’arrestation en janvier 2023.
« Ce sont des enquêtes qui [impliquent] un travail minutieux, de longue haleine », a souligné la sergente Camille Savoie, porte-parole pour la SQ.
Un autre individu avait été visé par une accusation de meurtre non prémédité dans cette affaire. Or, en 2016, son procès a été annulé.