Une trêve à Gaza, et ça presse
La riposte d’Israël à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre a jusqu’ici fait plus de 40 000 morts
AFP | Des discussions cruciales ont débuté hier au Qatar en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas à Gaza, la pression s’intensifiant pour éviter une extension de la guerre qui a fait plus de 40 000 morts dans le territoire palestinien selon le mouvement islamiste.
À Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a évoqué un « début prometteur » des discussions.
Après des mois de pourparlers infructueux, les nouvelles discussions se tiennent, à l’appel du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, pour tenter de mettre fin à une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a souvent affirmé qu’il poursuivrait la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, et son armée a affirmé hier avoir « éliminé plus de 17 000 terroristes » à Gaza en 10 mois de conflit.
Mais le président américain Joe Biden a estimé qu’un cessez-le-feu pourrait permettre d’éviter une attaque de l’Iran qui a menacé Israël d’un « châtiment sévère » en riposte à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet.
SENTIMENT D’URGENCE
Les pourparlers de Doha se basent sur un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden qui prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages, emmenés à Gaza lors de l’attaque du 7 octobre, contre des prisonniers palestiniens.
Ils se tiennent en présence du directeur de la CIA William Burns et des chefs des services de renseignement extérieur (Mossad) et intérieur (Shin Bet) israéliens.
Le Hamas a dit refuser de participer à de nouvelles discussions et réclamé l’application du plan annoncé par M. Biden.
Les obstacles « peuvent être surmontés et nous devons parvenir à une solution », a encore dit John Kirby.
« Il faut que les otages soient libérés, il faut du répit pour les civils palestiniens à Gaza, de la sécurité pour Israël et une baisse des tensions dans la région, et tout cela le plus vite possible », a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, la branche armée du Hamas a annoncé hier qu’un otage avait été tué par un de ses gardes pour « se venger » de la mort de ses enfants dans une frappe, enfreignant les instructions données par ses supérieurs.
En riposte à l’attaque du Hamas le 7 octobre, l’armée israélienne a mené une campagne de bombardements aériens intenses suivie d’une offensive terrestre à Gaza qui ont fait au moins 40 005 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.
« La plupart des morts sont des femmes et des enfants. Cette situation inimaginable est due en grande partie aux manquements récurrents des forces de défense israéliennes aux règles de la guerre », a déclaré Volker Türk, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Hier, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se sont poursuivis, faisant au moins six morts, selon des secouristes.
L’armée a indiqué y avoir démantelé des infrastructures du Hamas et éliminé une vingtaine de combattants.
Devant le Parlement turc, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé son intention de se rendre dans la bande de Gaza, sans préciser comment. « J’irai. Même si cela doit me coûter la vie. »
Le Hezbollah a tiré hier des roquettes sur un kibboutz du nord d’Israël, au lendemain d’une frappe israélienne qui a tué un de ses combattants dans le sud du Liban. Selon l’armée, la plupart des 20 projectiles tirés du Liban ont été interceptés.