Le Journal de Montreal

Des produits latinos en demande

Une famille d’origine mexicaine a ouvert trois épiceries spécialisé­es pour mieux servir sa communauté Journal

- NORA T. LAMONTAGNE

BIENVENIDO­S AU QUÉBEC. Les travailleu­rs latinos s’établissen­t de plus en plus dans nos régions, au point où ils changent le portrait de ces coins de pays. Cet été, Le est parti à leur rencontre. Notre dossier à lire dans les prochains jours.

Une chaîne d’épicerie québécoise spécialisé­e dans les produits latinos ne cesse de prendre de l’expansion, reflet de la présence grandissan­te des LatinoAmér­icains qui viennent travailler et habiter dans les régions.

« Les Latinos pensent parfois qu’on peut seulement ouvrir des commerces à Montréal, mais on est la preuve que c’est faux », soutient Marco Antonio Cordova, d’origine mexicaine.

Avec ses deux fils et sa femme, il a inauguré le premier Jarocho’s en 2016, en bordure de l’un des grands boulevards de Longueuil.

Aujourd’hui, deux autres succursale­s –l’une à Longueuil, l’autre à Beloeil – proposent des produits spécialisé­s qu’il aurait été difficile de dénicher en Montérégie il y a quelques années seulement.

Le succès de ces petits supermarch­és est l’un des nombreux indicateur­s de la nouvelle vitalité de la communauté latinoamér­icaine hors des grands centres.

Dans les prochains jours, Le Journal vous présentera des portraits de ces nouveaux arrivants qui laissent leur marque dans leurs villes d’accueil et y apportent leur couleur.

Les allées du Jarocho’s sont un condensé de cette diversité : on y retrouve des piments forts mexicains, du maté (une boisson infusée) argentin et de l’arequipe (type de caramel) colombien.

CLIENTS ÉMOTIFS

« Ça arrive que nos clients deviennent émotifs devant une sauce qu’ils n’avaient pas trouvée ailleurs », témoigne Marc Antonio Cordova, qui a longtemps travaillé comme boucher au Sabor Latino, la plus grande épicerie latina de Montréal.

Mais le commerce familial attire aussi son lot de Québécois.

« Ils reviennent de voyage avec une recette et cherchent les ingrédient­s pour la refaire », raconte Luis Cordova, qui supervise les opérations de la boutique de Beloeil.

Un francophon­e passe justement à la caisse avec une sauce costaricai­ne, alors que l’entreprene­ur raconte cette anecdote.

Mettre sur pied leur commerce en tant qu’immigrants de première génération n’a pas été de tout repos pour la famille Cordova Cabrera.

À commencer par la banque, qui a refusé de leur prêter de l’argent pour le démarrer.

Qu’à cela ne tienne, ils ont investi leurs économies. Et leur pari s’est révélé payant, à voir la popularité de leurs commerces huit ans plus tard.

BIENTÔT DES FRANCHISES ?

« On nous demande souvent si c’est possible d’ouvrir des franchises. Pas pour le moment, mais c’est dans les plans », glisse Marco Antonio Cordova, qui parle un excellent français.

Jarocho’s a aussi récemment commencé à commercial­iser sa propre marque maison de chiles et compte bien proposer d’autres produits dans un futur proche.

Sans vouloir devenir un géant de l’alimentati­on, la famille veut continuer sur sa lancée pour prendre de l’expansion en Montérégie, où les Latinos sont de plus en plus présents.

« Même le Super C en face s’est rendu compte qu’il y avait un marché ! » lance Marco Antonio.

 ?? PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN ET MARTIN LAVOIE ?? 1 1. Angela, Marco Antonio et Luis Cordova ont ouvert le premier Marché Jarocho’s à Longueuil en 2016. 2. Marvilla, cliente du Marché, choisit soigneusem­ent ses tomatillos, un ingrédient indispensa­ble de la cuisine mexicaine. 3. Jose Portillo, propriétai­re du dépanneur Chez Marie-Anne, à Thetford Mines. 2 3
PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN ET MARTIN LAVOIE 1 1. Angela, Marco Antonio et Luis Cordova ont ouvert le premier Marché Jarocho’s à Longueuil en 2016. 2. Marvilla, cliente du Marché, choisit soigneusem­ent ses tomatillos, un ingrédient indispensa­ble de la cuisine mexicaine. 3. Jose Portillo, propriétai­re du dépanneur Chez Marie-Anne, à Thetford Mines. 2 3

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