Le Journal de Montreal

Un véritable boom d’immigratio­n à Thetford Mines

- MARTIN LAVOIE

La région de Thetford Mines semble vivre un véritable boom d’immigratio­n. Si la pénurie de main-d’oeuvre explique en bonne partie le phénomène, le coût de la vie y joue aussi un rôle majeur.

Le maire Marc-Alexandre Brousseau rappelle que la région de Chaudière-Appalaches a été durement touchée par la pénurie de main-d’oeuvre et que si la situation s’est améliorée, elle reste un défi pour de nombreuses entreprise­s.

Courtier immobilier à Thetford Mines, Juan-Michael Gomez est né au Québec d’un père espagnol. Il s’implique beaucoup auprès des immigrants de la région, notamment par l’entremise d’une formation sur les principes financiers en vigueur ici.

« Je connais une bonne partie des LatinoAmér­icains de Thetford Mines », lance celui qui maîtrise l’espagnol.

TRÈS ABORDABLE

« Avec Shawinigan, Thetford Mines est la ville – je ne parle pas de villages – où le coût de la vie est le moins cher au Canada. Cela fait que beaucoup d’immigrants viennent s’installer ici en espérant pouvoir devenir un jour propriétai­res d’une maison ou acheter une automobile », opine-t-il.

C’est le cas de Jose Portillo, un Salvadorie­n d’origine, qui voulait au départ lancer un commerce dans la Vieille-Capitale.

« J’aimais bien Québec, mais, hé ! ça coûte cher là-bas ! C’est pour ça que je suis venu à Thetford Mines », raconte celui qui s’est lancé en affaires en faisant l’acquisitio­n du dépanneur Chez Marie-Anne.

« Ici, le coût moyen d’une maison était de 143 000 $ en 2022, précise le maire Brousseau. Le taux d’inoccupati­on des logements était de 8,2 % il y a cinq ans, il est maintenant de 0,4 %. Les entreprise­s ont dû acheter des blocs pour loger leurs employés. Il y a beaucoup de constructi­on et de conversion de bâtiments. Je suis né ici et je n’avais jamais vu avant un bloc se construire à Thetford Mines. »

Il souligne que sa ville de 26 684 habitants attire aussi parce qu’elle offre tous les services, « sauf un Costco et les spectacles de Madonna ».

L’ÉQUILIBRE

Les Philippins, Tunisiens, Français, Mexicains et Colombiens composent la plus grande part des nouveaux arrivants, selon le maire.

« Ça a changé le visage de la ville, mais ça se passe assez bien en général, même si on me rapporte parfois des choses. Il ne faut pas oublier que certains quittent souvent des milieux où la vie est très difficile. Mais nous avons maintenant une épicerie africaine, une philippien­ne, une italienne et une latine. C’est vraiment sympathiqu­e », opine M. Brousseau.

« L’intégratio­n se fait assez bien, renchérit Juan-Michael Gomez. Nous avions la chance de ne pas avoir nécessaire­ment de préjugés envers les immigrants, sinon même un regard positif depuis l’arrivée des Mexicains qui venaient travailler dans les champs l’été. »

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