DAVID SAVARD A VU NEIGER
Le vétéran refuse de s’en faire malgré l’émergence de jeunes défenseurs chez le Canadien
David Savard n’est pas du genre à s’enfoncer la tête dans le sable. Le vétéran défenseur, qui amorcera sa dernière année de contrat, s’attend à ce que la marmite de Montréal soit continuellement en ébullition cette saison au sujet de rumeurs l’envoyant vers d’autres cieux.
À 33 ans, Savard a vu neiger et il n’est manifestement pas du genre à craindre la tempête qui pourrait fort bien souffler sur lui.
Il s’apprête à écouler la dernière année de son contrat de quatre ans pour 14 millions, signé en 2021. Il sait que la relève foisonne à la ligne bleue. Il est conscient que le Canadien pourrait vouloir faire rapidement place aux jeunes et que ses services pourraient être requis ailleurs.
« Je comprends la situation avec une organisation qui mise sur beaucoup de jeunes. Il va y avoir des rumeurs, il va y avoir toutes sortes de choses. Je vais devoir composer avec ça et ne pas y penser au quotidien. Ça fait partie de la réalité et c’est une possibilité chaque jour », a-t-il concédé sans broncher, en marge du ProAm Sun Life, où amateurs et professionnels rivalisent amicalement, au Centre Vidéotron.
UN RÔLE À COMPLÉTER
Loin de s’offusquer ou d’en perdre le sommeil, Savard est d’avis qu’il apporte encore beaucoup à l’équipe et aux jeunes qui prendront un jour sa place. C’est en toute sérénité qu’il aborde la situation.
« Ça fait partie des joies de vieillir. On sait que les jeunes s’en viennent derrière et nous poussent. C’est à eux de prendre notre place. On l’a tous fait à quelqu’un d’autre avant. Un jour, ce sera à eux de nous pousser en dehors de la ligue et ça fait partie de la game », s’est-il exprimé en toute lucidité.
Ce jour n’est cependant pas arrivé. Il pointe tranquillement à l’horizon, mais reste à savoir quand l’inévitable se produira. En attendant, Savard souhaite avoir la possibilité de compléter sa mission.
« J’amène un côté qui est différent de tous les jeunes avec un bon bagage d’expérience. J’essaie d’aider les jeunes à progresser le plus possible et au moment où ils vont me laisser partir, s’ils me laissent partir, les jeunes seront dans une meilleure position.
« Si je peux rester jusqu’à la fin de l’année, j’aimerais ça. Après, on verra ce qui s’offre à moi. Pour l’instant, j’y vais au jour le jour. Je sais que ces histoires-là, ça va se parler toute l’année, mais on est bien content de rester », a-t-il conclu.
EN MISSION POUR LES SÉRIES
L’autre incitatif de Savard pour demeurer le plus longtemps possible à Montréal, c’est qu’il semble vraiment convaincu que le Canadien va finalement tourner le coin après quelques saisons pénibles.
« Je suis vraiment excité. On a fait beaucoup de pas dans la bonne direction dans les dernières années. Je pense qu’on est rendu au stade où on peut compétitionner pour être dans les séries. Dès le jour 1 du camp, ce sera dans ce but-là qu’on va travailler », a-t-il analysé.
Le vétéran de 33 ans ne fait pas que lancer une telle affirmation en l’air. Selon lui, il suffit d’observer le bond important dans la qualité du jeu des jeunes, comme Juraj Slafkovsky, pour se convaincre que la lumière pointe au bout du tunnel.
« C’est sûr que notre division est difficile, mais je pense qu’on peut faire le pas de plus. On a vu ce qu’une année peut faire quand on regarde la différence entre la première saison et la deuxième saison de Slaf. Si des gars continuent de progresser comme ça, on va compétitionner. On était beaucoup plus dans les matchs l’an dernier. On a perdu beaucoup de matchs par un but et on ne s’est pas fait souvent déclasser comme l’année d’avant. »