Des hausses de primes pouvant aller jusqu’à 25 %
C’est l’impact des inondations sur votre assurance habitation, disent des experts
Les primes d’assurance habitation pourraient augmenter jusqu’à près de 25 % en raison des importantes réclamations en lien avec les inondations de la semaine dernière, prévient un courtier.
« Ils vont augmenter tout le monde », pose sans détour le courtier d’assurance de dommages Louis Cyr, en entrevue avec Le Journal.
À son avis, les hausses vont probablement varier entre 0 et 10 % pour les personnes qui n’ont pas fait de réclamation, et puis entre 10 et 25 % pour les autres, en général.
Mais, l’évaluation dépend également d’autres facteurs, comme l’historique d’une propriété et le secteur où elle est située.
Ainsi, si une maison se trouve dans une zone considérée comme à risque par les assureurs, l’augmentation risque d’être plus sévère qu’ailleurs, et c’est encore plus vrai pour les propriétés qui ont été inondées à plus d’une occasion par le passé.
LES ASSUREURS S’ADAPTENT
« Les augmentations ne servent pas à pénaliser les personnes qui ont réclamé, les assureurs s’adaptent en fonction des risques », opine Isabelle Larouche, professeure à l’école d’actuariat de l’Université Laval, qui s’attend elle aussi à une « hausse généralisée des primes ».
Rappelons que les primes d’assurance ont déjà augmenté de 10,3 % en moyenne l’an dernier, ce qui était alors la quatrième augmentation la plus forte en 10 ans.
« [LES ASSUREURS] VONT AUGMENTER TOUT LE MONDE. »
RETRAITS DE COUVERTURE À PRÉVOIR
Par ailleurs, Louis Cyr estime que les augmentations des primes d’assurance ne suffiront pas à payer la facture des réclamations en lien avec le passage des restes de la tempête Debby, et que les assureurs procéderont aussi par d’autres moyens pour se renflouer.
« Plus que 25 %, ça devient déraisonnable pour le consommateur, alors ils vont faire autre chose, comme enlever la couverture pour les refoulements d’égout dans certains secteurs, ou encore limiter les montants d’assurance qu’on peut acheter pour ce type de protection », explique-t-il, en rappelant au passage que les compagnies d’assurance ont elles-mêmes des polices d’assurance avec de grands réassureurs ailleurs dans le monde.
« La question des augmentations raisonnables, c’est une technique de marketing de chaque assureur. C’est sûr que charger une augmentation trop élevée n’est pas la meilleure idée pour garder des clients », renchérit Mme Larouche.
– Louis Cyr, courtier d’assurance
SE PROTÉGER SOI-MÊME
Dans ce contexte, les consommateurs qui souhaitent éviter des hausses de primes trop corsées peuvent réaliser des travaux pour rendre leur propriété plus résistante aux sinistres, par exemple en s’assurant d’avoir un clapet antiretour ou encore en utilisant des matériaux qui sont réutilisables.
« C’est le même principe que les rabais qu’on a quand on installe un système d’alarme chez soi », illustre Mme Larouche.
« Si les consommateurs font ce qu’il faut, les assureurs vont continuer de les assurer », conclut M. Cyr.