Elle était inquiète pour la victime du féminicide
Une amie dénonce le comportement violent de l’accusé
L’homme accusé en lien avec l’agression crapuleuse de sa conjointe dans un hôtel à Chicoutimi, et qui l’a finalement tuée, n’en serait pas à son premier comportement violent, selon une amie proche.
« Des fois elle me confiait qu’ils se chicanaient ensemble et tout ça », affirme Eloïse Dubé, pour qui la victime Ève Chachaï était comme une « soeur ». Elle lui avait conseillé de s’éloigner d’Éric Latour, un homme de 44 ans au lourd passé criminel.
Mme Chachaï, une Atikamekw de la communauté d’Opitciwan, était une personne « souriante », « très sociale », qui « aimait la vie ». Elle laisse dans le deuil plusieurs enfants, selon son amie.
La femme quinquagénaire était inanimée et dans un état critique quand elle a été retrouvée à l’hôtel Le Montagnais, tôt lundi. Son décès a été confirmé le lendemain.
Éric Latour a été accusé de voies de fait graves dans les heures suivantes.
Les accusations pourraient toutefois évoluer à la lumière des derniers développements, selon la procureure de la Couronne, Me Marie-Ève St-Cyr.
Le résident de Chicoutimi, qui a notamment des antécédents de harcèlement criminel et de voies de fait, doit être ramené devant le tribunal demain pour la suite des procédures. Encore sous le « choc », Mme Dubé peine à réaliser que son amie s’ajoute à la liste trop longue de femmes tuées au Québec, qui compte maintenant 17 noms depuis le début de 2024, dont 9 dans un contexte conjugal, selon un décompte de l’Agence QMI.
« J’espère beaucoup qu’il y aura justice pour Ève, mon amie » et pour « toutes les femmes » qui subissent des violences, ditelle. « Mon amie n’est plus là », soupire-t-elle.
À Saguenay, le Centre Mamik, qui offre un éventail de services à la population autochtone, a soulevé l’enjeu de la communication qui serait déficiente entre son organisation et le Service de police de Saguenay (SPS).
UN AGENT ASSIGNÉ
« Je me questionne : qu’est-ce qu’on aurait pu faire de plus pour la protéger ? », affirme la directrice générale, Mélanie Boivin, qui prône également une meilleure concertation entre tous les acteurs.
Selon elle, plusieurs policiers ne connaissent pas les services de son organisme communautaire, faisant en sorte que des cas pourraient ne pas lui être confiés.
Elle demande au ministère de la Sécurité publique de soutenir le service de police afin qu’il se dote d’un agent de liaison dédié aux dossiers autochtones.
Le SPS s’est dit en communication avec le Centre Mamik au sujet de cet événement.