Sa bru aurait vécu l’enfer
Cette Montréalaise est accusée de séquestration, de voies de fait, de harcèlement et de vol envers sa belle-fille
Une marâtre montréalaise subit son procès pour avoir maltraité sa belle-fille qu’elle venait de faire immigrer au pays, en plus de lui avoir fait subir une situation qui frôlerait l’esclavage.
« Elle ne m’a jamais considérée comme un être humain, elle se fichait de moi, elle essayait de me dégrader dans tous les aspects de ma vie », a affirmé d’une petite voix la victime alléguée de Farah Gahya, hier, au palais de justice de Montréal.
Gahya, une Montréalaise de 53 ans, subit depuis cette semaine un procès pour séquestration, voies de fait, harcèlement et vol envers sa bru, qu’elle avait fait venir du Pakistan à la suite d’un mariage arrangé avec son fils dans leur pays d’origine.
Mais dès son arrivée au Canada, les choses se sont corsées pour la jeune femme qui venait de décrocher un diplôme en administration des affaires.
« Elle a pris mes biens, mes bijoux en or pour les mettre dans un coffret et que je reste avec elle », a témoigné la plaignante à la cour.
COMME UNE « ESCLAVE »
Installée dans la maison familiale de Montréal-Nord, la mariée a ainsi dû cohabiter avec toute sa belle-famille.
Elle était complètement dépendante de cette dernière, en particulier de l’accusée, qui ne semblait pas la porter dans son coeur.
« Elle était soucieuse de ses filles, mais pas de moi », a déploré la plaignante en retenant ses larmes.
Ainsi, pendant des mois, la jeune femme aurait été harcelée et menacée, en plus de subir des voies de fait. Et parallèlement, le fait qu’elle ne tombe pas enceinte aurait encore plus exacerbé la colère de sa belle-mère.
« Elle m’a dit que peut-être que je n’étais pas une femme, elle voulait vérifier avec ses propres yeux, a dit la plaignante. Elle m’a expliqué qu’elle voulait nous aider, me montrer comment faire [pour tomber enceinte]. »
Isolée de tous dans un nouveau pays et disant vivre comme une « esclave », la plaignante a vu son état se dégrader, au point où sa belle-famille n’a pas eu le choix de l’emmener à l’hôpital.
ELLE CLAME SON INNOCENCE
Elle est ensuite rentrée chez elle, mais peu après, elle y est retournée, cette fois seule. Et juste après, la police intervenait afin d’aider la jeune femme en l’emmenant, entre autres, dans un refuge.
Une plainte a été déposée à la police, menant au dépôt d’accusations contre la belle-mère, qui clame son innocence.
« Je n’ai jamais fait ce qu’elle dit que j’ai fait, je l’ai traitée comme ma propre fille pendant les quatre mois où elle était à la maison », a affirmé l’accusée dans une déclaration spontanée au juge.
Le procès, devant le juge Antoine Piché, était prévu pour une durée d’une semaine.
Les audiences risquent toutefois d’être reportées puisqu’en plein milieu du contre-interrogatoire de la plaignante, Me Arij Riahi de la défense a annoncé qu’elle souhaitait se retirer du dossier, en raison de nouvelles informations reçues plus tôt dans la journée.
Le témoignage de la jeune femme a donc été mis sur pause, le temps que le juge se prononce sur la question.
« ELLE NE M’A JAMAIS CONSIDÉRÉE COMME UN ÊTRE HUMAIN, ELLE SE FICHAIT DE MOI, ELLE ESSAYAIT DE ME DÉGRADER DANS TOUS LES ASPECTS DE MA VIE. »
– La victime de Farah Gahya