Lourde peine pour un fou furieux qui a tiré sur des ados innocents
Le jeune adulte a déchargé son arme dans un parc de Greenfield Park en 2022
Un criminel qui avait tiré sur un groupe de jeunes dans un parc de Greenfield Park à cause d’un conflit entre ados a écopé de huit ans de pénitencier.
« On ne peut pas se permettre de vivre dans une société où on craint que la personne à côté de nous soit armée et dégaine à tout moment », a prévenu la juge Julie-Maude Greffe, lundi au palais de justice de Longueuil.
Présent par visioconférence d’un centre de détention, l’accusé Alexandre Marceau a encaissé la remarque, l’air grave et sans broncher.
Au moment du crime à l’été 2022, Marceau était déjà sous le coup d’une interdiction de posséder des armes à feu. Ça ne l’avait toutefois pas empêché de cacher sur lui un Glock de calibre 9 mm, qu’il avait déchargé dans un parc de la Rive-Sud en faisant feu sur un groupe d’adolescents.
« Deux jeunes hommes ont été atteints par des projectiles, indique le résumé des faits. L’un d’entre eux a été atteint à la jambe droite près du mollet et l’autre […] à la main et au côté droit de la poitrine. »
CONFLIT D’ADOS
Marceau, maintenant âgé de 26 ans, avait réussi à prendre la fuite et à se cacher pendant des mois, avant de finalement se faire passer les menottes aux poignets.
Et c’est lors de son plaidoyer de culpabilité pour déchargement d’arme à feu, voies de fait graves et possession d’armes que l’on a appris que cette affaire est survenue tout bêtement à la suite d’une chicane d’ados.
À l’époque, un jeune, dont l’identité est protégée par la cour, était en conflit avec son ex-copine. Peu avant la fusillade, il l’avait d’ailleurs menacée, en la prévenant qu’il débarquerait dans le lieu public où elle se trouvait.
« On va encercler le parc, on va vous f*** up », avait-il écrit, en précisant qu’il allait « ramasser tout le monde ».
Et quelques heures plus tard, il débarquait avec Marceau, mettant les menaces à exécution par l’entremise de l’accusé.
« Ç’a eu lieu dans un parc achalandé, cela a causé des risques énormes pour la vie des gens, c’est un comportement complètement inacceptable », a commenté la juge Greffe ce lundi.
Face à la gravité du crime, elle a ainsi accepté la suggestion commune des parties, soit huit ans de pénitencier. Cette sentence, relativement importante, prend en compte les antécédents de Marceau, la gravité du crime, mais aussi le fait que les victimes, qui se sont remises de leurs blessures, ne souhaitaient pas témoigner.
La magistrate a toutefois rappelé à Marceau qu’il était à la croisée des chemins, entre la vie au pénitencier ou celle à l’air libre.
« La vie où vous avez une liberté dépend du respect de celle des autres », a rappelé la juge, en invitant Marceau « à y réfléchir ».