Québec veut juguler la perte de fleurons
Le gouvernement Legault souhaite que la Caisse de dépôt et placement change ses façons de faire pour empêcher la vente d’un fleuron québécois comme Héroux-Devtek.
« Ça reste une priorité pour moi de garder nos sièges sociaux québécois et de les développer », a assuré hier le premier ministre François Legault lors d’une conférence de presse, hier, à Mirabel.
« On regarde actuellement des moyens pour s’assurer que ça n’arrive pas, [une nouvelle vente d’entreprise québécoise stratégique à des intérêts étrangers], qu’on ait des outils, entre autres à la Caisse de dépôt, pour éviter ce qui est arrivé avec Héroux-Devtek », a poursuivi M. Legault.
Il y a deux semaines, le troisième plus important fabricant mondial de trains d’atterrissage a accepté une offre d’achat de 1,35 milliard $ d’un fonds américain.
Le gouvernement n’a pas été mis au courant de la transaction à l’avance, et ce même si la Caisse, le Fonds de solidarité FTQ et Investissement Québec étaient tous actionnaires d’Héroux-Devtek. Ensemble, les trois institutions détenaient environ 26 % de l’entreprise.
La semaine dernière, M. Legault avait affirmé qu’il allait « avoir de bonnes discussions avec la Caisse de dépôt » à propos de la protection des sièges sociaux québécois.
«ÊTREÀLATABLE»
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a noté hier que dans le cas d’Héroux-Devtek, le siège social demeurera vraisemblablement au Québec puisque les acheteurs sont des acteurs purement financiers et non une entreprise du même secteur d’activités.
M. Fitzgibbon regrette toutefois qu’aucun investisseur québécois n’ait pu trouver sa place aux côtés des acquéreurs américains, outre quelques dirigeants d’Héroux-Devtek.
« Il faut peut-être repenser un peu comment avoir des acteurs financiers au Québec qui vont pouvoir s’asseoir avec ces acheteurs financiers là, a-t-il expliqué. [...] C’est ce qu’on regarde. »
En 2022, le gouvernement Legault a investi 30 millions $ dans un fonds spécialisé en aéronautique qui est géré par la jeune firme montréalaise Thrust Capital Partners. Thrust n’a toutefois pas joué de rôle dans le dossier d’Héroux-Devtek.
Le ministre Fitzgibbon a admis qu’en dépit des souhaits de M. Legault, Québec ne pourra pas freiner toutes les prises de contrôle étrangères.