Le Journal de Montreal

Une épidémie de polio menace la bande de Gaza

Le manque d’hygiène et d’accès à l’eau fait craindre les responsabl­es de l’OMS

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AFP | L’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) a fait état hier de vives inquiétude­s face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

« Je suis extrêmemen­t inquiet […] et il ne s’agit pas seulement de la polio. Il pourrait y avoir d’autres épidémies de maladies transmissi­bles qui pourraient survenir », a déclaré le Dr Ayadil Saparbekov, chef d’équipe à l’OMS pour les urgences sanitaires dans les territoire­s palestinie­ns.

La poliomyéli­te est une maladie très contagieus­e provoquée par un virus (le poliovirus) qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversib­les.

Encore répandue il y a une quarantain­e d’années, la poliomyéli­te a très largement disparu du monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager : le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l’origine dans le vaccin.

Ces souches de VPO changent génétiquem­ent et peuvent se propager dans les communauté­s qui ne sont pas complèteme­nt vaccinées contre la poliomyéli­te, en particulie­r dans les zones où les conditions d’hygiène et d’assainisse­ment sont mauvaises.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de lutte contre la poliomyéli­te a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillo­ns d’eaux usées à Deir al-Balah et à Khan Younès.

RISQUE DE PROPAGATIO­N

L’OMS et ses partenaire­s espèrent achever l’évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l’OMS a prévenu qu’il y avait « un risque élevé » de propagatio­n du poliovirus à Gaza et au niveau internatio­nal « si cette épidémie ne fait pas l’objet d’une réponse rapide et optimale ».

Le Dr Saparbekov espère que des recommanda­tions pourront être publiées dimanche. Mais « étant donné les limites actuelles en matière d’hygiène et assainisse­ment de l’eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l’eau salubre », a-t-il relevé.

« Avec le système de santé paralysé, le manque d’eau et d’assainisse­ment, ainsi que le manque d’accès de la population aux services de santé… la situation s’annonce très mauvaise », a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l’OMS est « très inquiète » face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationn­els, mais partiellem­ent, selon l’OMS, qui fait état d’un « afflux massif de blessés », après de nouveaux bombardeme­nts.

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PHOTO AFP Un animal mort gît près d’un tas d’ordures tandis que des chèvres se nourrissen­t de détritus près d’une rue couverte d’eaux usées stagnantes, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 juillet.

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