Le Journal de Montreal

Changement­s pour les interpella­tions policières

- MARC SANDRESCHI Bureau d’enquête

Le SPVM prévoit une nouvelle politique sur les interpella­tions policières pour cet automne, selon son chef, Fady Dagher, ce qui a soulevé la grogne de la représenta­nte de la Ligue des droits et libertés Lynda Khelil.

C’est ce qu’il a annoncé le mois dernier, pendant une séance de la Commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal, sans donner de détails sur son contenu.

« Les politiques pour encadrer les pratiques sur les interpella­tions policières sont de la poudre aux yeux, un écran de fumée », fustige Mme Khelil.

Elle espérait que le SPVM mettrait un terme à cette pratique dont des chercheurs ne voient pas d’incidence sur la prévention de la criminalit­é.

« Pourquoi le SPVM a commandé un rapport de recherche à des experts indépendan­ts s’il n’avait aucunement l’intention de suivre leur seule et unique recommanda­tion ? » demande-t-elle.

Mme Khelil reproche au chef Dagher de tenter de faire croire qu’il y a eu de multiples recommanda­tions, alors qu’il n’y en a eu qu’une seule : un moratoire sur les interpella­tions policières qu’il a refusé de suivre.

MAUVAISE FOI

« Il y en a huit. Je ne les ai pas inventées. Les huit sont dans le rapport », répond le chef du SPVM.

Le chercheur Massimilia­no Mulone, qui a participé à la recherche et cosigné le rapport de 285 pages publié l’été passé, corrige le tir.

« C’est simple. Il n’y a eu qu’une seule recommanda­tion. Prétendre le contraire est de la mauvaise foi », affirme-t-il.

La nouvelle politique remplacera celle de 2020. Qualifiée d’échec par les chercheurs indépendan­ts, leur étude démontrait que le profilage racial avait augmenté à Montréal.

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PHOTO MARTIN ALARIE Lynda Khelil, représenta­nte de la Ligue des droits et libertés.

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