Le Journal de Montreal

Moins de noyades qu’à pareille date l’an dernier

Le nombre de décès demeure toutefois préoccupan­t

- NICOLAS ST-PIERRE

Malgré une tendance à la baisse pour l’année 2024, le nombre de décès par noyade demeure préoccupan­t alors qu’on dénombre déjà 32 noyades dans la province depuis le début de l’année, soit 11 de moins qu’à pareille date l’an passé.

Le bilan s’est d’ailleurs alourdi samedi, avec le décès d’un kayakiste qui a chaviré dans la rivière Matawin en Mauricie.

« Au cours des 10 dernières années, on a une moyenne d’environ 80 noyades par année au Québec. […] Jusqu’à maintenant, on se retrouve avec des données antérieure­s à la pandémie, mais il reste qu’elles sont pour la plupart évitables », souligne Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec.

« Si le port de la veste de flottaison était obligatoir­e pour chaque personne à bord d’une embarcatio­n, on sauverait environ 20 noyades par année pour le Québec seulement, parce que 9 fois sur 10 les gens ne la portaient pas ou la portaient mal », ajoute-t-il.

Actuelleme­nt, selon la loi, il doit y avoir un gilet de sauvetage ou un vêtement de flottaison individuel (VFI) pour chaque personne à bord d’une embarcatio­n. Les passagers ne sont toutefois pas dans l’obligation de la porter.

« Ce n’est pas parce qu’il fait beau et que je suis sur une route de campagne en

«SILEPORTDE­LAVESTEDE FLOTTAISON ÉTAIT OBLIGATOIR­E POUR CHAQUE PERSONNE À BORD D’UNE EMBARCATIO­N, ON SAUVERAIT ENVIRON 20 NOYADES PAR ANNÉE POUR LE QUÉBEC SEULEMENT »

– Raynald Hawkins

décapotabl­e que je n’attacherai pas ma ceinture. C’est la même chose sur l’eau », renchérit le directeur général.

QUELQUES CONSEILS

M. Hawkins a d’ailleurs profité du lancement de la 31e édition de la Semaine nationale de prévention de la noyade au Québec pour donner quelques conseils de prévention. Selon lui, un des plus importants est de ne pas être seul au moment de se retrouver dans l’eau.

Selon les données fournies par la Société de sauvetage du Québec, ce sont en moyenne 50,8 % des incidents survenus entre 2020 et 2024 qui impliquaie­nt des personnes seules.

« Une fois sur deux, les gens n’étaient pas accompagné­s au moment de l’incident, et ce, peu importe l’âge, l’activité et le genre. Comme ils sont seuls, il n’y a personne pour contacter les urgences, pour tenter de faire un sauvetage ni même pour expliquer ce qui s’est passé », explique M. Hawkins

Ce dernier recommande également aux baigneurs et aux usagers des plans d’eau de bien s’assurer de la surveillan­ce des enfants, et, dans un tout autre ordre d’idée, de faire preuve d’une extrême vigilance en ce qui a trait à la consommati­on d’alcool puisque dans le cas de quatre noyades sur dix, les victimes avaient consommé de l’alcool.

« À cause du clapotis des vagues, de la déshydrata­tion causée par le vent et le soleil, lorsqu’on consomme un verre d’alcool à bord d’une embarcatio­n, c’est l’équivalent de trois sur la terre ferme », a-t-il conclu.

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PHOTO D’ARCHIVES, ROXANE TRUDEAL Le directeur général de la Société de sauvetage du Québec, Raynald Hawkins.
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