Legault va parler des demandeurs d’asile au Conseil de la fédération
Il martèle depuis des mois que le Québec reçoit trop d’immigrants temporaires
François Legault prendra son bâton de pèlerin pour aller défendre ses doléances concernant les demandeurs d’asile auprès des premiers ministres des provinces et territoires, lors du Conseil de la fédération qui se déroulera à Halifax la semaine prochaine.
Sa participation à la rencontre estivale du 15 au 17 juillet prendra une importance particulière cette année. Le premier ministre caquiste martèle depuis des mois que le Québec reçoit un trop grand nombre d’immigrants temporaires, et particulièrement de demandeurs d’asile, pour son poids démographique.
Il demande notamment à Ottawa de mieux les répartir sur l’ensemble du territoire canadien.
Le Québec voudra donc discuter de cet enjeu avec les représentants des autres provinces et territoires, confirme-t-on au bureau de M. Legault, au cours de cet événement où les premiers ministres provinciaux et territoriaux cherchent à faire front commun face au gouvernement fédéral.
Déjà, le portrait de l’immigration irrégulière a changé au pays depuis la fermeture du chemin Roxham en mars 2023, ce qui pourrait rendre les autres provinces plus réceptives au discours de M. Legault.
En effet, l’Ontario accueille désormais le plus grand nombre de demandeurs d’asile, avec 40 240 demandes dans les cinq premiers mois de l’année 2024, contre 28 165 pour le Québec (voir tableau).
FRUSTRATIONS DANS L’OUEST
Mais le premier ministre Legault pourrait aussi être appelé à répondre aux frustrations de ses homologues de l’Ouest.
Récemment, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a dénoncé le chèque de 750 millions $ accordé par Ottawa au gouvernement québécois à titre de compensation pour les dépenses engendrées lors de l’accueil de demandeurs d’asile.
Mais le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a rapidement répliqué que l’enveloppe ne servait pas à financer l’arrivée de nouveaux immigrants temporaires, mais plutôt à compenser le Québec pour les deux années où la province a reçu un nombre « disproportionné » de demandeurs d’asile.
Les premiers ministres canadiens risquent toutefois de faire front commun sur un autre dossier, soit l’empiétement du fédéral dans leurs champs de compétences.
Avec son dernier budget, Ottawa a marché sans vergogne dans les plates-bandes des provinces, en annonçant notamment de l’aide pour les locataires et la construction de nouveaux logements.
Cela s’ajoutait aux programmes d’assurance dentaire et d’assurance-médicaments, qui constituaient déjà des incursions dans les champs de compétences des provinces.