Un violeur en série sort après... 4 ans
On permet à l’agresseur d’aller en maison de transition Un violeur d’adolescentes qui a écopé de 15 ans de pénitencier en 2020 recouvrera sa semi-liberté dès septembre.
« Je suis très déçue de la décision, considérant les réponses qu’il a données aux commissaires », réagit avec désarroi Marie-Élyse Guertin, 39 ans, une des survivantes de Clément Lamoureux.
Elle s’opposait à l’allègement de la peine de l’agresseur sexuel, qui a été entendu à la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC), jeudi matin.
« Je m’attendais à ce que ce soit plus froid, moins complaisant envers lui », a-telle poursuivi.
L’homme de 71 ans purge depuis septembre 2020 une peine record pour un entraîneur, qui se voulait un message clair à la société de la part du tribunal.
Entre 1997 et 2017, Lamoureux travaillait dans des écuries de Saint-Amable et Sainte-Julie où il a agressé sexuellement une douzaine de jeunes filles.
Il a également impliqué deux autres individus, dont son fils Danny et David Roussy, qui ont eux aussi été traduits en justice.
Il a été noté jeudi par une intervenante carcérale que Lamoureux avait un comportement « conformiste et respectueux », mais qu’il a été déterminé qu’il avait un intérêt envers les adolescentes de 12 à 17 ans.
« J’ai ciblé [les jeunes filles], car c’était là, et c’était facile. Ce dont j’avais besoin, c’était de l’affection », a expliqué le détenu, en sanglotant.
« Je le regrette, mais je ne peux pas revenir en arrière. Je peux comprendre le tort que j’ai fait. Ç’a été l’erreur de ma vie. J’ai besoin d’aide. Je suis prêt à fournir des efforts. Je veux continuer à participer », a plaidé pour sa cause le principal intéressé.
STRICTES CONDITIONS
Après délibérations, la CLCC lui a permis sous de strictes conditions d’intégrer dès septembre une maison de transition spécialisée en délinquance sexuelle. Il aurait eu purgé l’entièreté de sa peine au printemps 2034.
« La Commission considère que vous avez encore du travail à faire. Je vous souhaite bonne chance. Vous êtes sur la bonne voie », a dit le commissaire Luc Chamberlain.
« Il a répondu ce qu’il fallait pour sortir. Il savait que ce n’était pas correct, pendant toutes ces années », déplore Mme Guertin.
« C’est tellement tôt dans sa sentence, poursuit-elle. Je n’ai plus à craindre ce bonhomme-là, mais j’ai peur qu’il recommence. »