L’ex-PDG a dû rembourser des dépenses de minibar
Les factures d’un total de 470 $ contrevenaient à la politique de l’agence fédérale
L’ex-PDG du Port de Montréal, qui multipliait les repas dans les restaurants, a dû rembourser, plusieurs mois après son départ, 470 $ en dépenses de minibars parce qu’elles contrevenaient à la politique de l’agence fédérale.
À la suite d’une demande d’accès de notre Bureau d’enquête, des vérifications du Port de Montréal ont permis de découvrir des frais de minibars facturés par son ex-PDG Martin Imbleau entre 2021 et 2023 sur sa carte de crédit corporative.
Par exemple, lors d’un séjour à Paris en septembre 2022, il a logé six nuits à l’hôtel La Villa. Le coût total de la facture était de 3852 $. Il a facturé la demi-bouteille de champagne à 40 $.
Près de 55 $ en boisson alcoolisée ont été facturés à l’hôtel Serras à Barcelone en novembre 2022. En juillet 2023, 47 $ de Gin Mare du minibar ont été ajoutés sur sa facture de l’hôtel Pillows Maurits at the Park à Amsterdam ainsi que 40 $ de vin rouge.
Lors du budget fédéral en mars 2023, il a consommé pour 29 $ de vin du minibar à l’hôtel The Metcalfe.
En plus de l’alcool, il a aussi dû rembourser de la nourriture comme des chips, des noix ou du chocolat ainsi que des boissons non alcoolisées.
Comme le révélait notre Bureau d’enquête hier, M. Imbleau facturait de nombreux restaurants et des consommations d’alcools importantes. Depuis, une politique des frais de repas à l’étranger qui avait entraîné des « confusions » sera révisée et l’alcool est désormais interdit sauf dans certaines situations précises.
Un élément était toutefois très clair dans la politique : les frais de minibars n’étaient pas remboursables.
IL REMBOURSE UNE FOIS INFORMÉ
Le 26 avril dernier, la nouvelle PDG Julie Gascon a fait parvenir à M. Imbleau un courriel contenant une analyse de ses dépenses de minibars ainsi que les politiques de frais de fonction.
Le montant total des dépenses identifiées à rembourser était de 469,86 $.
« Je voyageais beaucoup et je soumettais mes comptes de dépenses complets et je crois, suite à votre demande [...] ils ont vu que de petites erreurs se sont glissées sur les nombreuses dépenses et m’ont informé », nous a expliqué Martin Imbleau. Le remboursement a été fait immédiatement, précise l’ex-PDG.
Questionné à savoir s’il avait connaissance de la politique de l’APM qui ne remboursait pas les frais de minibar, il a répondu : « Je ne le savais pas, honnêtement, je n’ai pas porté attention, je soumettais la facture en me disant qu’il y a des politiques et des gens rigoureux et ce qui n’est pas dans la politique va être amputé et le remboursement n’aura pas lieu », a-t-il dit.
OÙ ÉTAIT LE C.A. ?
La politique de l’agence précise que les comptes de dépenses du PDG sont examinés et autorisés par la présidence du conseil d’administration. Le Port de Montréal a défendu le travail de son C.A., mais n’a pu expliquer pourquoi ces dépenses ont été autorisées malgré la politique.
« La manière d’approuver [...] est-ce que c’était la meilleure façon de faire ? » se questionne la directrice des communications Renée Larouche.
Cette dernière rappelle qu’une firme a été engagée afin d’aider le Port à réviser ses politiques.
« On va se fier aux recommandations de la firme externe qui va nous proposer [...] peut-être une nouvelle façon de faire, parce qu’est-ce que c’est le rôle de la présidente de regarder dans le détail si, disons, le PDG a pris un martini ou 2 ou 3 trop chers ? »
M. Imbleau rappelle que son mandat était de faire du développement des affaires, notamment à l’étranger, et que ses dépenses n’engageaient pas de fonds publics.