Une question de fierté d’abord
La vie est pleine d’imprévus. À la fin mai, après avoir attendu six semaines, Jean-François Houle signait un nouveau contrat de trois ans à titre d’entraîneur en chef du Rocket de Laval. Aujourd’hui, le voilà entraîneur en chef et directeur du programme de hockey masculin de l’Université Clarkson, son alma mater.
L’amorce du changement est survenue la semaine dernière. Casey Jones, qui dirigeait les Golden Knights de Clarkson depuis 13 ans, a accepté un poste similaire avec le Big Red de Cornell, où il avait joué quatre ans.
C’est alors que Houle a été contacté par la direction du service des sports de Clarkson. Les deux partis se sont entendus rapidement.
« Je remercie la direction du Canadien d’avoir accordé l’autorisation à l’université de me parler, je lui en suis très reconnaissant », ne manque pas de dire Houle.
« J’ai apprécié mes trois années à Laval. J’aimais travailler avec les espoirs de l’organisation. À Clarkson, je continuerai à aider des jeunes joueurs dans leur développement. »
LONGUE ASSOCIATION
Houle a une longue association avec cette université située à Postdam, municipalité de quelque 15 000 âmes située dans l’État de New York. Il a défendu les couleurs des Golden Knights pendant quatre ans, après quoi il a occupé un poste d’entraîneur adjoint pendant sept ans.
Houle ne veut pas entrer dans les détails de l’entente qu’il a paraphée avec l’institution. Mais on peut penser que l’offre était difficile à refuser. Sans gagner des millions, c’est probablement plus payant que diriger une équipe de la Ligue américaine.
Et ça vient avec une très bonne sécurité d’emploi.
« L’important, insiste Houle, c’est la fierté que j’ai pour cette institution. C’est le genre d’endroit où tu te fais des amis pour la vie. »
« Prendre en main le programme de hockey me remplit d’une grande fierté. »
Son retour coïncide avec la réunion des anciens du programme de hockey masculin de l’université, en fin de semaine. On profitera de l’occasion pour le présenter dans ses nouvelles fonctions, ce soir, à l’aréna du complexe sportif.
Trois de ses coéquipiers ont atteint la Ligue nationale, soit Craig Conroy, ancien choix au repêchage du Canadien qui a connu ses meilleures saisons avec les Flames de Calgary, équipe dont il est directeur général depuis l’an dernier.
Les deux autres sont Chris Clark, directeur du personnel des joueurs et directeur général du club-école (Monsters de Cleveland) des Blue Jackets de Columbus et Todd White, ancien agent converti en recruteur avec les Jackets.
DU TRAVAIL EN MASSE
Houle sera un homme occupé à Clarkson. Gérer un programme sportif au niveau universitaire est un emploi à l’année. Le détenteur ou la détentrice d’un tel poste est considéré comme un enseignant à part entière.
« Tu te promènes partout pour faire du recrutement », indique Houle.
« La proximité entre l’université et Montréal fait en sorte que le Québec figure dans la liste des endroits où j’irai épier des candidats à notre programme. »
Houle n’avait pas encore 18 ans lorsqu’il s’est joint aux Golden Knights. L’année précédente, il avait évolué avec une équipe prep school de Lake Placid, question de garder ses options ouvertes.
À l’heure des choix, il avait préféré le programme de hockey de Clarkson aux Tigres de Victoriaville, équipe de la LHJMQ qui l’avait repêché.
À propos, il est à espérer que l’organisation du Canadien donnera la chance à un entraîneur de la LHJMQ de remplacer Houle derrière le banc du Rocket.
On peut penser à Carl Mallette, des Tigres, à Gilles Bouchard, du Phoenix de Sherbrooke, à Sylvain Favreau, des Voltigeurs de Drummondville, et à Éric Veilleux, des Remparts de Québec, qui constituent des candidats de choix, selon un sondage mené par mon collègue Kevin Dubé en novembre dernier.
Pascal Vincent et Guy Boucher pourraient-ils être intéressés aussi ?