Justin Trudeau et Marc Miller, les fournisseurs de sucre officiel du Canada
Alors, le ministre de l’Immigration au Canada, Marc Miller, estime que « c’est assez, de casser du sucre sur le dos des immigrants ».
Le « casseur de sucre », selon Marc Miller ? François Legault qui affirme que « 100 % » du problème de logement au Québec s’explique par la hausse de l’immigration temporaire.
C’est un euphémisme de dire que le PM est maladroit en immigration. C’est aussi faux de dire que l’immigration temporaire est l’unique cause de la crise du logement. Mais pratique : ça permet de se déresponsabiliser.
Pour la CAQ, l’immigration est à la fois un problème et une solution, un mal et un remède.
Du côté droit de la bouche, on répète qu’il faut diminuer le nombre d’immigrants admis, avec une certaine dureté.
Du côté gauche de la bouche, on augmente le nombre d’immigrants dans les catégories qu’on contrôle – l’immigration permanente et une partie de l’immigration temporaire.
Même si la CAQ subit les décisions d’Ottawa en immigration, elle participe aussi à l’augmentation démographique au Québec.
MARC MILLER
Revenons à Marc Miller.
Ce dernier a bien beau se positionner comme rempart aux « casseurs de sucre », se rend-il compte que lui et son gouvernement sont des producteurs de sucre incroyables sur l’immigration ?
Le gouvernement Trudeau a désorganisé le système d’immigration canadien depuis 2015, en augmentant de façon gargantuesque les seuils d’immigration, toutes catégories confondues.
Il a créé une situation migratoire sans précédent, sans aucune préparation pour les infrastructures (école, capacité hospitalière, organismes communautaires) et sans aucune considération pour le caractère spécifique du Québec.
Les économistes, comme Stéphane Marion de la Banque Nationale qui a écrit en janvier dernier que le « Canada est pris dans un piège démographique », estiment maintenant que le « choc démographique s’aggrave au Canada » et que « les problèmes d’accessibilité au logement pourraient s’aggraver au cours des prochains trimestres ».
Autrement dit, la population au Canada continue d’augmenter brutalement et historiquement en 2024, malgré les avertissements de tout un chacun. Au Québec, nous avons doublé le nombre d’immigrants temporaires en deux ans, pour atteindre le nombre de 600 000.
S’il faut condamner les amalgames douteux en immigration, il faut aussi dénoncer les politiciens qui, par moralisme, aveuglement idéologique et intérêts électoraux, mettent en place un terreau fertile à la frustration et à l’intolérance.
En ce sens, Marc Miller et Justin Trudeau n’ont aucune leçon à donner à François Legault et au Québec, même si blâmer le Québec sur cet enjeu leur permet de redorer leur image chez certains de leurs électeurs.
CRITIQUER UN MODÈLE
Marc Miller et Justin Trudeau assimilent toute critique de leur modèle d’immigration à une critique des immigrants, individuellement. Critiquer les politiques et la gestion libérales anarchiques revient à porter un discours contre les immigrants.
L’immigration est une chance. Si elle est bien planifiée, bien organisée, bien calibrée.